le cognac tousse, l’industrie verrière s’enrhume

Après avoir battu des records dès les premiers replis de l’épidémie de Covid en 2021, l’économie du cognac dévisse aujourd’hui. Si les affaires se maintiennent en Asie, les expéditions chutent de presque 40 % en Amérique du Nord. Face à cette conjoncture délicate, les…

Après avoir battu des records dès les premiers replis de l’épidémie de Covid en 2021, l’économie du cognac dévisse aujourd’hui. Si les affaires se maintiennent en Asie, les expéditions chutent de presque 40 % en Amérique du Nord. Face à cette conjoncture délicate, les viticulteurs et négociants font le dos rond mais, déjà, des fournisseurs trinquent.

La direction de l’usine Verallia à Châteaubernard fait savoir que son carnet de commandes a fondu d’un tiers et qu’elle doit recourir à des mesures d’activité partielle. L’annonce a été formulée ce mercredi 25 octobre, lors d’une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE), l’instance de représentation du personnel.

L’entreprise va devoir éteindre l’un de ses deux fours en décembre, « pour une durée de cinq à six mois », et placer une partie des 300 salariés au chômage partiel, a indiqué Philippe Coltat-Gran, le directeur du site industriel.

Un cap difficile


La verrerie de Châteaubernard, près de Cognac, appartient à Verallia, l’ancienne filiale verrière de Saint-Gobain. Le groupe Verallia est le troisième producteur mondial d’emballage en verre alimentaire.

Philippe Ménard/Archives « Sud Ouest »

Le four en question produit environ 430 000 bouteilles de couleur extra-blanche chaque jour. Ces flacons sont réservés au marché du cognac et des spiritueux. L’autre four, spécialisé dans le verre de teinte verte, alimente celui des vins, notamment de Bordeaux (secteur lui aussi en crise). Il ne sera pas éteint mais son activité est d’ores et déjà réduite, avec l’arrêt d’une des trois lignes de production.

Les partenaires sociaux ont un mois pour donner leur avis. D’ores et déjà, la CGT demande que l’organisation du service soit revue afin de limiter l’activité partielle. Elle exige que « toutes les catégories de personnel participent aux efforts » et somme la direction de « prendre en charge la totalité de la rémunération ».

Selon M. Coltat-Gran, les mesures sont « de nature à passer un cap difficile avant le retour de jours meilleurs ». Elles ne remettent pas en cause, assure-t-il, la pérennité du site de Châteaubernard, où le groupe Verallia concentre d’importants investissements. L’usine se dote d’un premier four électrique « unique en Europe » dont la mise en service, prévue en mars 2024, est maintenue.

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