Le plus grand festival de cinéma d’Amérique du Nord s’ouvre jeudi à Toronto avec le lancement de ce qui est vraisemblablement le dernier film du réalisateur japonais oscarisé Hayao Miyazaki, malgré deux grèves qui paralysent Hollywood.
Les organisateurs de l’événement, tremplin pour de nombreux films primés aux Oscars, finalisaient une série de premières, de galas et d’émissions télévisées lorsque les acteurs ont entamé un mouvement social.
Le PDG du Festival international du film de Toronto (TIFF) – qui met en vedette des oeuvres de dizaines de pays – estime que la portée mondiale de la programmation et la capacité des cinéastes et acteurs à promouvoir des pièces indépendantes, même en pleine grève, témoignent de la « force du cinéma en ce moment ».
« Il a fallu quelques semaines pour vraiment comprendre les spécificités et les détails de la manière dont on se comporterait dans un festival touché par une grève, mais il s’avère que nous aurons beaucoup de talents sur le tapis rouge », a déclaré Cameron Bailey à l’AFP.
Parmi les personnes attendues dans la plus grande ville du Canada jusqu’au 17 septembre figurent les acteurs Patricia Arquette, Taika Waititi, Anna Kendrick et Ethan Hawke, qui sont tous passés derrière la caméra pour réaliser leurs derniers films.
Le cinéaste français Ladj Ly présentera « Les Indésirables », qui pose un regard sur les communautés marginalisées de la banlieue parisienne quatre ans après son premier long métrage nommé aux Oscars « Les Misérables ».
La première internationale du film « The Holdovers », du réalisateur Alexander Payne (« Sideways »), est aussi au programme. Cette oeuvre raconte l’histoire d’un enseignant (Paul Giamatti) responsable de superviser les élèves d’un internat qui ne peuvent pas rentrer chez eux pendant les vacances de Noël.
La pop star Lil Nas X pimentera un peu le tapis rouge pour le lancement de son documentaire « Lil Nas X: Long Live Montero », l’un des nombreux films musicaux à l’affiche, dont une première mondiale de « In Restless Dreams: The Musique of Paul Simon ».
Mais la première projection phare jeudi soir devait être « Le Garçon et le Héron », premier long métrage de Miyazaki depuis une décennie – et probablement son dernier pour le célèbre Studio Ghibli, à 82 ans.
Le film semi-autobiographique, sorti au Japon en juillet, suit le jeune Mahito alors qu’il traverse les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et la mort de sa mère. Après avoir rencontré un héron cendré, il part à sa recherche dans un monde de fantaisie coloré.
« C’est un film que nous sommes particulièrement ravis de présenter. Il est l’un des plus grands artistes du cinéma, et cela pourrait bien être son dernier film », a souligné Cameron Bailey.
Baromètre des Oscars
Avec Venise et Telluride, Toronto est une étape clé des festivals d’automne, où de nombreux prétendants aux récompenses américaines se dévoilent lors de premières millimétrées.
Le prix du public du TIFF s’est imposé ces dernières années comme un baromètre important dans la course aux Oscars: deux de ses lauréats, « Nomadland » et « Green Book: Sur les routes du sud », ont remporté l’Oscar du meilleur film après avoir été remarqués à Toronto.
Vendredi aura lieu la première de « Dumb Money », avec Seth Rogen et Paul Dano, qui revient sur la rébellion de milliers de boursicoteurs en 2021 pour faire monter l’action des magasins de jeux vidéos GameStop face aux fonds d’investissement pariant sur sa chute.
Samedi, Robert De Niro incarnera lui dans « Ezra » un père qui voit son fils revenir vivre sous son toit, après le naufrage de sa carrière et de son mariage.
Le festival annonce d’autres premières mondiales, notamment la comédie sportive « Une équipe de rêve » de Taika Waititi, ainsi que « Knox Goes Away », de Michael Keaton, qui met en vedette Al Pacino.
Le festival se tient à un moment où les acteurs et scénaristes hollywoodiens livrent une bataille contre les grands studios et plateformes de streaming à propos de leurs salaires et conditions de travail.
Le syndicat des acteurs SAG-AFTRA interdit à ses membres de promouvoir les films pendant la grève.
Des dérogations ont été proposées dans certains cas. Par ailleurs, des films projetés à Toronto ne sont pas soumis aux grèves parce qu’ils ont été produits de manière indépendante ou internationale.
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