Po Ping, le panda géant gourmand et maître du kung-fu incarné dans sa version originale anglophone par la voix de Jack Black, a le sens du timing : huit ans après sa dernière apparition sur grand écran, il refait surface en pleine semaine de relâche scolaire pour offrir aux jeunes et à leurs parents une heure et demie de divertissement qui ne décevra pas les fans de la série.
Le réalisateur Mike Mitchell redonne du souffle à cette production, toutefois ici dotée d’un budget réduit : 85 millions de dollars américains, soit 60 de moins que le volet précédent. Et ça paraît à l’écran, doit-on reconnaître : les images sont moins spectaculaires. La production a mis la pédale douce sur les effets spéciaux, ramenant la franchise à l’essence du dessin animé (mais par ordinateur tout de même), ses personnages disneyesques, les décors quand même riches en relief et en couleurs de la vallée de la Paix, cette reproduction fantastique de la Chine antique.
Le film s’ouvre sur le retour inattendu d’un vieil adversaire qu’on croyait pourtant exilé dans une autre dimension. Désormais élevé au rang de maître du kung-fu et dépositaire du Bâton de la sagesse, passerelle entre les mondes physique et spirituel, Po doit maintenant désigner son successeur au titre de guerrier dragon pour pouvoir passer au stade ultime de son évolution : maître spirituel. Or, l’irruption au village de la renarde Zhen, une voleuse aguerrie, retardera sa retraite du kung-fu ; elle l’informera des plans de la sorcière nommée Le Caméléon, qui vise à conquérir la vallée de la Paix.
Po et Zhen ont l’intention de lui barrer la route dans cette histoire sur le thème de l’amitié et de la loyauté. Le duo part alors en mission dans son temple, juché au faîte de la montagne surplombant Juniper City, une ville grouillante, animée et habitée dans ses entrailles par une communauté de voleurs, d’où est originaire la renarde, orpheline comme Po. Le récit s’effiloche en cours de route, mais la succession de scènes de combat et de bons vieux gags visuels fait vite oublier les carences du scénario : pendant la première moitié du film, on se marre en admirant les techniques de combat du panda, toujours aussi obsédé par les dumplings et autres délices de la gastronomie chinoise.
Ainsi, la frugalité des moyens technologiques employés pour concevoir ce quatrième chapitre ne gâche en rien notre plaisir de revoir la ménagerie dans sa vallée de la Paix tant le rythme avec lequel est racontée cette nouvelle histoire nous garde en haleine. Mais la plus grande économie trouvée pour cette production est peut-être celle qui permet à Mitchell d’éviter la redondance qui commençait à essouffler la franchise : après trois films où entrent en scène les acolytes de Po — les Cinq Cyclones (Furious Five) —, les scénaristes (Jonathan Aibel et Glenn Berger, de retour) les ont envoyés suivre d’autres aventures, dénichant une nouvelle compagne de route au panda (Zhen, la voix d’Awkwafina) et assurant l’économie des cachets versés aux prestigieuses voix desdits Cyclones (celles d’Angelina Jolie, Jackie Chan et Seth Rogen, entre autres).
Cela brise les vieux réflexes comiques installés dans les précédents épisodes, régulièrement évoqués par des clins d’oeil — comme ce simple geste de maître Shifu (la voix de Dustin Hoffman) qui parvient à faire fleurir un bonsaï, référence au premier chapitre de la franchise —, et permet d’engager dans l’aventure les deux papas de Po, Li Shan (père biologique) et l’oie-restaurateur M. Ping (son père adoptif).
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