Le LKP commémore la révolte des officiers guadeloupéens de 1801

Mardi, le Lyannaj Kont Profitasyon célébrait la révolte des officiers guadeloupéens de l’armée coloniale. Le 21 octobre 1801, plusieurs capitaines, dont Joseph Ignace, se soulevaient contre le commandant Lacrosse. Un événement important, directement inscrit dans la généalogie de 1802, selon les militants.

L’appel à Ignace des militants a résonné au Palais de la Mutualité, à Pointe-à-Pitre, ce mardi. Comme pour rallumer la flamme des officiers guadeloupéens de l’armée coloniale qui ont dit stop ! C’était le 21 octobre 1801. Un acte militaire, ranimé par le spirituel.

Pour Wilson, militant culturel et spirituel, c’est une manière d' »honorer nos ancêtres » qui ont lutté pour la liberté, pour Wilson, militant culturel et spirituel.

Le chemin depuis l’Afrique fut long, à la fois littéralement et symboliquement. Si le sacrifice de Delgrès est magnifié, dans ses racines, se trouve cet autre moment de vérité historique. 

Raymond Gama, explique la portée de cette date.

Lors du 3e Congrès de l’UPLG, nous avons réinterprété le drame que notre peuple a vécu en 1802 et c’est comme cela que nous avons donné au mois d’octobre 1801 tout son sens. S’il n’y avait pas eu octobre 1801, il n’y aurait pas eu d’événements en mai 1802.

La procession fait halte à la Maison commune, rue Achille René-Boisneuf. C’est là qu’une assemblée décide de la création d’un gouvernement provisoire de Guadeloupe…C’est précisément cet épisode fondateur que le LKP a choisi de célébrer.

Élie Domota, Porte-parole du LKP le clame haut et fort, « toute évolution statutaire, toute autonomie déguisée est un stratagème de « l’Etat colonial » pour faire disparaître le peuple guadeloupéen.« 

La gouvernance politique questionne encore, même si elle est masquée par d’autres préoccupations sécuritaires ou financières.

En 1793, la République est proclamée et en Guadeloupe, dirigée par un gouverneur provisoire, Lacrosse, puis par Collot, les libres de couleur deviennent citoyens. L’année suivante, les Anglais envahissent l’île, mais Victor Hugues, envoyé de la République, appelle la population à se soulever et promet l’abolition de l’esclavage. Les Anglais sont alors chassés… La Guadeloupe redevient française.

Ce succès annonce des lendemains qui déchantent… Victor Hugues instaure une quasi-dictature contre ceux qui n’ont pas participé à la lutte. La liberté n’est toujours pas acquise.

En 1798, l’armée reflète la diversité de l’île : 50 % de Noirs, 25 % de métis et 25 % de Blancs. Mais après l’arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte, Lacrosse est envoyé pour reprendre le contrôle de l’île.

Le 21 octobre 1801, à Pointe-à-Pitre, les capitaines Ignace, Gédéon et le chef de brigade Pélage se révoltent.

Deux jours plus tard, le 23 octobre, Pélage est nommé commandant en chef de l’armée.

Et le 24 octobre, Lacrosse est fait prisonnier. Son aide de camp, Louis Delgrès, choisit de rejoindre les insurgés, prêt à défendre la liberté jusqu’au bout.

Mais la révolte ne dure pas longtemps.

En 1802, Napoléon envoie en Guadeloupe le général Richepanse pour rétablir l’ordre et rétablir l’esclavage, aboli quelques années plus tôt. Face à cette menace, Louis Delgrès et ses compagnons choisissent de résister jusqu’au bout. Retirés au fort de Basse-Terre, puis à Matouba, ils livrent un combat désespéré pour défendre la liberté. Acculés, Delgrès et ses hommes préfèrent mourir libres plutôt que vivre esclaves : ils se font exploser avec la poudre, dans un ultime acte de courage et de dignité.

Après leur mort, la Guadeloupe retombe sous le joug de l’esclavage, qui ne sera définitivement aboli qu’en 1848.


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