Le groupe des BRICS + aurait pu être une arène où porter la voix du « Sud global » en contrepoids du soutien quasi unanime apporté par les Etats-Unis et les pays membres de l’Union européenne à Israël, dans sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Réunis par visioconférence, mardi 21 novembre, les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, ainsi que les futurs membres de ce forum des économies émergentes – Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran –, ont échoué à parler d’une seule voix.
Quelques heures avant l’annonce, mercredi à l’aube, d’un accord entre Israël et le Hamas sur une pause humanitaire dans l’enclave palestinienne, conclu sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, les Brics + s’en sont tenus à appeler à une « trêve humanitaire immédiate » conduisant à un cessez-le-feu et à « la protection des civils et la fourniture d’aide humanitaire » dans la bande de Gaza. L’absence de déclaration commune a été commodément mise sur le compte du « manque de temps » par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, hôte de ce sommet virtuel.
Pourtant, les mots durs de Cyril Ramaphosa contre les « crimes de guerre » d’Israël n’ont pas été repris à leur compte par le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping, qui ont eux insisté sur la nécessité d’imposer un cessez-le-feu immédiat et de relancer une solution politique au conflit israélo-palestinien. Les appels de l’Iran à rompre toutes relations économiques et diplomatiques avec l’Etat hébreu sont restés isolés, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman se contentant d’appeler à la suspension des ventes d’armes à Israël. Le premier ministre indien Narendi Modi n’a, quant à lui, pas assisté en personne au sommet, au prétexte d’engagements intérieurs. La position de New Delhi tranche en réalité au sein des BRICS par son soutien à Israël et son refus d’appeler à un cessez-le-feu.
L’Afrique du Sud et Israël au bord de la rupture
Le président Ramaphosa avait inauguré les échanges en dénonçant « la punition collective des civils palestiniens par l’usage illégal de la force par Israël », la qualifiant de « crime de guerre ». « Le refus délibéré de fournir médicaments, carburant, nourriture et eau aux habitants de Gaza équivaut à un génocide », a-t-il ajouté. Fervent défenseur de la cause palestinienne, l’Afrique du Sud est l’un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza. Le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, dresse souvent des parallèles entre la lutte du peuple palestinien et sa propre lutte historique contre l’apartheid.
Il vous reste 60% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Crédit: Lien source


Les commentaires sont fermés.