Les élus de Guyane remontés par l’absence de Macron et leur territoire au sommet sur l’Amazonie

La Guyane, un territoire en terre d’Amazonie. Pourtant, le département ultramarin n’est pas présent au sommet sur l’Amazonie, qui regroupe les pays d’Amérique du Sud avec pour but de sauver la plus grande forêt tropicale au monde, à Bélem au nord du Brésil, depuis mardi. Un événement que le président brésilien espère être « un tournant » dans la lutte contre le réchauffement climatique.

La France est-elle aux abonnés absents ? Pas vraiment. Le président Emmanuel Macron avait été invité par son homologue brésilien. Mais il ne s’y est pas rendu et a envoyé l’ambassadrice de la France au Brésil, Brigitte Collet le représenter. L’ensemble des pays invités – le Brésil, la Colombie, le Venezuela, l’Équateur, la Bolivie, le Suriname, le Guyana et le Pérou – font partie de l’OTCA (l’Organisation du traité de coopération amazonienne). La France a été conviée en qualité d’invité ou observateur, car elle possède un territoire amazonien avec la Guyane.

« On sera spectateurs des discussions »

Un choix qui crispe les élus de Guyane, qui auraient apprécié qu’un porte-parole du territoire soit associé au sommet. « On n’a encore une fois pas voix au chapitre, on sera spectateurs des discussions », a regretté Thibault Lechat-Vega, le porte-parole de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) auprès de Franceinfo. Le troisième vice-président de l’institution, chargé des affaires européennes et institutionnelles, se dit « dans l’incompréhension totale ». « C’est d’autant plus problématique quand le président Emmanuel Macron utilise la position de la Guyane et de la forêt amazonienne pour avoir une voix sur la scène internationale sud-américaine », ajoute-t-il.

Un constat partagé par le député guyanais Jean-Victor Castor, en charge du développement durable et de l’aménagement du territoire. Il dénonce un « double discours » d’Emmanuel Macron. Les deux élus soulignent dans les colonnes de Libération que la forêt amazonienne en Guyane est en effet menacée par « l’orpaillage, la déforestation et la pollution au mercure ».

De son côté, le président de la collectivité territoriale, Gabriel Serville a indiqué au quotidien trouver dommageable de « ne pas avoir été mis au courant par le ministère, ni associé à ce sommet ». De plus, l’élu assure qu’il aurait été ravi de pouvoir se rendre « auprès des chefs d’État, en tant que voisin et représentant de la Guyane ».

« Mettre un terme à la déforestation »

Mais pourquoi Emmanuel Macron a-t-il fait le choix de ne pas réaffirmer sur la scène brésilienne sa politique climatique ? Le président est actuellement en vacances à Bregançon. L’Elysée a indiqué à Libération que « l’ambassade représente la France et par conséquent l’intégralité des territoires français, dont la Guyane fait partie ».

Sur X (ex-Twitter), le président a commenté mardi l’évènement dans un long tweet : « Il est urgent de mettre un terme à la déforestation. » « Lors de mes déplacements ces derniers mois, j’ai pu promouvoir un modèle : concilier préservation de la nature et développement économique en rémunérant les services que rendent les États forestiers et leurs populations au reste du monde », écrit notamment le chef d’Etat.

Depuis son retour au pouvoir en janvier dernier, le président brésilien Lula s’est engagé à mettre un terme d’ici à 2030 à la déforestation, qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro. Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois. En 2025, Bélem va accueillir la conférence de l’ONU sur le Climat COP30.




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