Loïc, ce que vous avez vu à l’écran vendredi soir n’a pas dû vous plaire…
La prestation réalisée n’est pas à la hauteur de ce que l’équipe est capable de faire. Hormis lors du premier quart-temps, le match a été pénible. Le collectif s’est très vite délité et a fini par sombrer. On peut perdre des matches mais ce qui ne m’a pas plu, c’est la façon dont on a perdu celui-là.
Tout l’environnement du CBC se demandait si ce groupe serait en mesure de réagir après la déconvenue de la fin de la phase 2. La première réponse n’est pas bonne du tout ?
Non, c’est certain. Maintenant, les joueurs sont dos au mur. Nous avons une semaine pour prendre collectivement conscience de l’enjeu du match de vendredi. Et pour répondre présent le jour J. Ce n’est plus de l’ordre du basket pur, de la tactique, on est sur une mission commando où chacun doit jouer pour l’autre. C’est uniquement dans les têtes et entre les mains des joueurs.
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C’est le message que vous avez passé ou que vous allez faire passer ?
Je n’ai pas de message à faire passer. Je n’ai eu qu’une seule chose à dire à ceux avec qui j’ai pu m’entretenir : en playoffs, l’équipe qui gagne est celle qui est en mission. À eux de trouver l’angle de la mission. Le staff est en mission, les bénévoles sont en mission, le public est en mission. Il n’y a que les joueurs qui ne le sont pas.
« Le problème est dans les attitudes, la capacité à se faire mal collectivement »
Stéphane Eberlin a pourtant endossé la responsabilité de cette défaite. Il n’est pas fautif, à vos yeux ?
Les tactiques sont connues depuis longtemps… Vendredi, j’ai vu de l’énervement, de l’impuissance, une réponse en demi-teinte au défi physique imposé par Le Havre, un collectif absent. Le problème est davantage dans les attitudes, dans la capacité à se faire mal collectivement. Que des éléments aient perturbé le groupe à Quimper (blessures de Siegwarth et Njiba), d’accord, vendredi, il n’y a rien eu.
Ce groupe-là peut-il encore se faire violence et s’en sortir ?
Ce sont des professionnels, je ne dis pas qu’ils lâchent les choses. Ils ont touché du doigt la possibilité de monter directement en Pro B, les deux défaites face à Quimper et Chartres ont fait mal aux têtes et ne sont pas tout à fait digérés. La remobilisation, personnelle et collective, est quelque chose de difficile dans le sport. On œuvre pour aider le groupe à se remobiliser. Je suis convaincu que les joueurs ont toutes les capacités pour redresser la barre, en n’ayant plus aucune question à se poser sur l’engagement ni sur le soutien de leur public.
Une élimination dès les 8es de finale des playoffs serait un échec sur toute la ligne ?
Non, juste sur les playoffs. Ce ne serait évidemment pas ce qu’on souhaitait. Vous me permettrez d’attendre dimanche soir pour dresser un éventuel bilan.
Ces dernières années, les spectateurs possédant un billet pour le match 2 des playoffs assistaient gratuitement à la belle, si belle il y avait. Ce ne sera pas le cas cette fois-ci, pourquoi ?
Parce que le coût d’organisation d’un match n’est plus le même au nouveau Palais des sports qu’à l’ancien. Organiser un match coûte de l’argent au niveau des infrastructures, de la sécurité. On peut difficilement se permettre la gratuité. Lors de la saison 2021-2022, les matches de playoffs avaient été gratuits pour les partenaires et abonnés. Parce que la saison précédente avait été étriquée en raison du Covid et que nos partenaires et abonnés avaient accepté de ne pas être remboursés et qu’on leur avait offert cela en compensation. Certains ont peut-être imaginé que c’était devenu la règle.
Ce week-end, l’équipe 2, en union depuis trois ans avec Hérouville, a été rétrogradée en Prénationale. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je suis triste pour les joueurs et le staff. Quand tu t’engages dans une compétition, c’est toujours avec l’envie de finir le plus haut possible. Ici, on n’a pas le même fonctionnement que les clubs voisins, dans la mesure où ce n’est pas l’équipe première. Chaque année, on repart sur un nouveau cycle.
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Pourquoi le Caen BC peine-t-il autant à former des joueurs ?
On a une formation de qualité, on s’en donne les moyens. Peut-être qu’il faut se servir de cette équipe réserve comme un réservoir de jeunes, entourés par un ou deux anciens. On est au basket, quand on forme de jeunes joueurs, ils ont la possibilité d’aller à peu près n’importe où. Ceux qui performent ont la possibilité d’aller dans des clubs plus huppés et on n’a aucun moyen de les en empêcher.
Le club a mis des moyens pour que David Onillon et Carl Ona Embo passent des diplômes cette saison. Et les deux pourraient quitter le club cet été…
C’est entre les mains de David. On a un centre de formation qui se structure et qui existera si on monte en Pro B. On essaye de créer les conditions de pérennité, mais on ne possède pas les gens. En un an de temps, il s’en passe des choses. La vie privée rentre dans la réflexion. Le plus important, c’est ce qu’il y ait de l’épanouissement.
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