«Les Papillons du bagne», virée virevoltante dans la jungle avec Jean Rolin

Son écriture est un filet à papillons: phrases longues, proustiennes, comme des lassos, rets tendus pour capturer le réel. Journaliste puis romancier, Jean Rolin parcourt le monde tout en se défendant d’être un écrivain voyageur. Il arpente, à pied le plus souvent (il n’a pas de permis de conduire), les marges, les zones périphériques, ce qui n’est pas visité par les masses de touristes, que ce soit dans le littoral français, la périphérie de Paris, le Pacifique ou l’Afrique (Le Pont de Bezons, La Traversée de Bondoufle ou Le Traquet kurde, chez P.O.L).

Jean Rolin évite de parler de lui-même, sauf pour se mettre en scène, discrètement, dans ses enquêtes, poser un point de vue, un œil. Il hume aussi bien les lieux et tout ce qui traduit le contemporain que le passé et la littérature. Visiter un paysage l’amène à évoquer ceux qui en ont parlé avant lui, à se mouvoir aussi bien dans le concret que le symbolique. Bref, il s’agit d’«épuiser» un lieu, en explorant toutes ses strates. Ses notations sont précises, humoristiques parfois, sans jugement, apparemment nonchalantes mais obstinées, comme s’il fallait explorer le monde entier, et toutes les bibliothèques.

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