Les tarifs américains sur le bois d’œuvre plombent l’économie du Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick serait la troisième province la plus durement touchée par les impacts négatifs des tarifs douaniers imposés contre le Canada par le gouvernement des États-Unis.

Environ 1 % du produit intérieur brut (PIB) du Nouveau-Brunswick est exposé aux tarifs américains, le troisième pourcentage le plus élevé parmi les provinces, derrière l’Ontario et le Québec.

L’incertitude est d’autant plus grande que le président américain Donald Trump a annoncé tard jeudi soit qu’il interrompait toutes les négociations commerciales avec le Canada.

Une baisse des exportations

Selon une étude publiée lundi par la Banque CIBC, les exportations du Nouveau-Brunswick auraient diminué de 18 %.

Les tarifs sur le bois d’œuvre, qui atteignent maintenant 45 %, sont parmi les responsables de cette diminution.

On parle d’une industrie qui vaut, en termes de PIB, au-delà de 500 millions de dollars, a précisé l’économiste Richard Saillant, dans une entrevue jeudi au Téléjournal Acadie. Lorsqu’on passe de droits compensatoires d’environ 11 %, dans ces alentours-là, à 45 % [sur le bois d’œuvre] tout d’un coup, c’est l’équivalent d’une hausse dramatique du taux de change.

Mieux que prévu dans le budget

La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, affirmait récemment que les tarifs risquaient de faire disparaître jusqu’à 1000 emplois, une estimation que Richard Saillant juge assez raisonnable si ces mesures américaines sont en place pour une longue période.

Pour mettre les choses en perspective, poursuit-il, le gouvernement annonçait une croissance relativement faible du PIB lors du dernier budget. Un peu au-delà de 1 %, tenant compte de l’incertitude associée aux tarifs.

Richard Saillant est économiste et conseiller en politiques publiques. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Les prévisions de la CIBC sont un peu plus optimistes, avec une croissance prévue estimée de 1,2 % en 2025, de 1,5 % en 2026 et de 1,9 % en 2027.

Donc pour l’année en cours, on peut dire que, pour l’instant, on s’en tire relativement indemne, dit-il.

D’après le reportage de Kristina Cormier et avec les renseignements de Karine Godin

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