les ventes semestrielles de Rémy Martin chutent d’un tiers

Honorable maison de cognac créée en 1724, Rémy Martin se prépare à célébrer son tricentenaire. Las ! Le négociant, troisième acteur économique du secteur, aurait préféré lancer les festivités dans une meilleure conjoncture. Le 27 octobre dernier, il dévoilait des chiffres décevants. Les ventes du premier semestre 2023-2024 (arrêtées fin septembre) s’élèvent…

Honorable maison de cognac créée en 1724, Rémy Martin se prépare à célébrer son tricentenaire. Las ! Le négociant, troisième acteur économique du secteur, aurait préféré lancer les festivités dans une meilleure conjoncture. Le 27 octobre dernier, il dévoilait des chiffres décevants. Les ventes du premier semestre 2023-2024 (arrêtées fin septembre) s’élèvent à seulement 416,1 millions d’euros, contre 638,1 il y a un an à la même période. Le chiffre d’affaires plonge d’un tiers : moins 34,8 % en données publiées, moins 30,1 % à périmètre géographique et taux de change constants.

En cause : des affaires en berne aux États-Unis d’Amérique, où « les conditions de marché se sont détériorées avec la persistance d’un environnement fortement promotionnel et la hausse des taux d’intérêt impactant les capacités de financement des distributeurs », dixit un communiqué de l’entreprise.

Des objectifs « ajustés »

Dans ce contexte délicat, le groupe Rémy-Cointreau (dont le cognac Rémy Martin est le fleuron) ajuste ses objectifs. Il misait sur un chiffre d’affaires annuel stable ; il prévoit désormais un recul d’environ moins 15 à moins 20 % de ses ventes et une « baisse maîtrisée » de son résultat opérationnel courant. Il ne voit pas de reprise avant 2024-2025 et annonce un « plan important de réduction des coûts », en limitant notamment les dépenses de « marketing et de communication ».

A l’annonce de ces chiffres, l’action du groupe dégringolait à la Bourse de Paris, cédant 11 % à l’ouverture. Faut-il s’en inquiéter ? Courtiers et traders ont aujourd’hui nuancé leurs avis, considérant que le titre demeurait solide, avec des risques limités.

Comme toutes les marques de spiritueux en général et de cognac en particulier, Rémy Martin fait les frais d’un marché dégradé aux USA mais aussi des menaces de fort ralentissement économique en Chine. Tous les négociants charentais sont à la peine. Début juillet, on apprenait à la lecture du dernier rapport financier du groupe LVMH que les ventes d’Hennessy avaient fléchi de 26,5 %, passant de 52,5 millions de bouteilles du 1er janvier au 30 juin 2022 à 41,5 au premier semestre 2023. Le numéro 1 du cognac faisait alors état d’un « niveau de stock élevé chez les revendeurs, couplé à une demande clients faible ».

La tendance : moins 18,9 %

Plus récemment, le 19 octobre, Pernod-Ricard présentait ses ventes au premier trimestre de son exercice 2023-2024, en recul de 8 % en données publiées. Le groupe évoquait la conjoncture difficile outre-Atlantique et en Asie mais « réitérait avec confiance son ambition à moyen terme ». Pernod-Ricard ne détaillait pas la situation de son cognac Martell.

Selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), les expéditions à la surface du globe ont chuté de 18,9 % en volume et de 6,2 % en valeur lors de la campagne viticole 2022-2023. Elles s’établissent à 180,2 millions de bouteilles, pour un chiffre d’affaires global de 3,6 milliards d’euros.

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