Nouveau Premier ministre au Niger, sommet sur l’Amazonie au Brésil, mondial de football féminin

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Léa Boutin-Rivière

Situation toujours bloquée au Niger, mais les putschistes s’installent. Les militaires au pouvoir refusent la venue d’une délégation de la Cédéao pour le moment. En revanche, ils ont désigné un nouveau Premier ministre, l’ancien ministre des Finances Ali Mahaman Lamine Zeine.

Huit pays penchés sur le sort de la plus grande forêt tropicale du monde. Le Brésil accueille un sommet sur la forêt amazonienne pour essayer de protéger cette zone qu’on appelle parfois le poumon vert. La réunion dure jusqu’à demain.

Du côté du sport, la Coupe du monde féminine de football continue et après un beau parcours, les Marocaines ont perdu face aux Françaises 4 à 0. Les Bleues s’envolent pour les quarts de finale.

La Cédéao face à la résistance des militaires putschistes au Niger. L’Organisation ouest-africaine devait envoyer une délégation, c’est-à-dire une équipe officielle à Niamey. Mais les membres du CNSP, le groupe mis en place par les auteurs du coup d’État, ont affirmé qu’ils ne pouvaient pas accueillir cette mission pour des raisons de sécurité. Ils pointent la colère provoquée par les sanctions ouest-africaines. Pendant ce temps, les putschistes continuent de s’installer au pouvoir. Ils viennent de nommer un Premier ministre deux semaines après avoir renversé le président Bazoum. Dans une déclaration lue à la télévision publique, ils ont désigné Ali Mahaman Lamine Zeine. Sébastien Nemeth, la population connait bien ce personnage.

Alors oui, d’abord parce qu’il était déjà dans le gouvernement il y a plus d’une douzaine d’années, il était ministre des Finances à l’époque. Ali Mahaman Lamine Zeine est âgé de 58 ans. Il est avant tout économiste. Il vient de Zinder, la deuxième ville du pays. Il a fait des hautes études avec un diplôme de l’École nationale d’administration de Niamey et un autre du Centre d’études financières, économiques et bancaires en France. Alors l’homme est entré au ministère de l’Économie en 1991. Ali Mahaman Lamine Zeine a aussi travaillé pour la Banque africaine de développement. Il était par exemple représentant de la BAD au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. En 2001, le président Mamadou Tandja arrive au pouvoir et il nomme rapidement Ali Mahaman Lamine Zeine comme directeur de cabinet, et puis comme je le disais ministre des Finances. Les deux hommes appartiennent d’ailleurs à la même formation politique, le MNSD-Nassara, qui est l’ancien parti unique. Mais le parcours d’Ali Mahaman Lamine Zeine a un côté un peu ironique puisqu’il a perdu son poste en 2010, lorsque le pouvoir de Mamadou Tandja a été renversé par un coup d’État. Et on le voit donc, treize ans plus tard, c’est un autre putsch qui le fait revenir au gouvernement, au poste de Premier ministre cette fois.

Sébastien Nemeth merci. Et pendant ce temps, les diplomaties étrangères se mobilisent toujours. La France a déclaré soutenir les efforts pour restaurer, rétablir la démocratie.

L’aide alimentaire des Nations unies pourrait reprendre en Éthiopie, d’après le Programme alimentaire mondial chargé de cette mission. Des tests ont lieu en ce moment pour recommencer à acheminer – cela veut dire apporter – des vivres dans la région du Tigré, dans le nord. Les distributions sont à l’arrêt depuis le mois de mai en raison de détournements « généralisés » selon le PAM. Pour l’instant, en revanche, aucune reprise de l’aide américaine n’est envisagée.

Préserver la richesse de la forêt amazonienne, c’est l’objectif d’un sommet, une réunion, aujourd’hui et demain à Belém, dans le nord du Brésil. Accompagné de sept autres dirigeants régionaux, membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne, le président Lula se penche sur les moyens de sauver la plus grande forêt tropicale du monde. Le chef d’État brésilien espère que la rencontre sera un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais cette réunion compte un grand absent : la Guyane française. Aucun responsable local n’a été envoyé, malgré l’invitation destinée au président Macron lui-même. Paul Lonceint-Spinelli, cette décision interroge car la Guyane française est couverte à 90% par la forêt primaire.

Oui, à l’exception du littoral qui se trouve au nord, il y a la ville de Cayenne ou la base spatiale de Kourou, les arbres tropicaux s’étendent à perte de vue. 40% de superficie guyanaise appartient au parc amazonien de Guyane, le plus grand parc national des pays membres de l’Union européenne. Plusieurs races de singes, par exemple, ne se trouvent nulle part ailleurs sur Terre, il est donc essentiel de les préserver. Au total, 166 espèces sont considérées comme menacées dans ce territoire français d’Amérique latine.

Et Paul, est-ce qu’on sait ce qui menace justement ces animaux ?

La principale raison, c’est ce qu’on appelle l’orpaillage, c’est-à-dire la recherche d’or. Elle se fait surtout dans les rivières. Sauf que cette pratique s’accompagne de pratiques nocives, c’est-à-dire mauvaises pour l’environnement. Si l’on compare à il y a 20 ans, les zones forestières impactées par les recherches d’or ont été multipliées par dix. Elles se situent surtout dans la zone frontalière avec le Surinam, le long du fleuve Maroni, à l’ouest de la Guyane. Un fleuve pollué par le mercure, un métal toxique utilisé par les trafiquants pour séparer lors de la terre. En février, l’organisation de protection de la nature WWF a lancé une alerte au président Emmanuel Macron pour renforcer la lutte régionale contre ce fléau.

Les précisions de Paul Lonceint-Spinelli.

L’heure tourne avant la rentrée des classes en France. Dans quatre semaines, les élèves retrouveront leurs professeurs et d’ici là, les écoles dégradées, abîmées, pendant les émeutes de l’été, doivent absolument être remises en état. On compte près de 250 établissements scolaires endommagés, voire entièrement détruits. Il faut donc accélérer la cadence. Reportage à Dammarie-les-Lys, à quelques dizaines de kilomètres de Paris. Gali Bonin a suivi les travaux d’une école tout était à refaire.

Les bruits de marteaux ont remplacé le crissement des chaises à l’école maternelle Charles Perrault. Le petit établissement compte quatre classes, une salle de loisirs et une salle de repos. Tout est à refaire.

[… dortoirs, que les salles de classe. justement il allait poser la ventilation…]

Avec son équipe, le conseiller municipal Victor Guerard suit de près l’avancement des travaux.

« Effectivement, on est dans la zone de repos. Le lit avait brûlé, donc on peut voir aujourd’hui que l’ensemble de l’électricité a été refaite, que le faux plafond a été fait. On est bientôt à la phase de peinture sur cette pièce. »

Fenêtres brisées, murs noircis… Malgré les progrès, les cicatrices des émeutes sont encore bien visibles. L’élu espère les faire disparaître d’ici la rentrée :

« Dans le planning tel qu’il est aujourd’hui, on est déjà bien avancé, et j’affirme avec certitude que l’école va pouvoir ouvrir pour le 4 septembre. »

La majorité du mobilier a être racheté. En tout, près d’une dizaine d’entreprises ont été mobilisées pour remettre l’école en état :

« Pour vous donner une idée, il y a eu à peu près, on a estimé à 7 millions d’euros de dégâts sur la ville liée aux émeutes. L’école, elle, c’est 300 000. »

Selon la Fédération de l’assurance, les dégradations commises sur les bâtiments publics en France s’élèvent à environ 225 millions d’euros.

Reportage Gali Bonin.

Un mot de sport. Direction les quarts de finale pour les Françaises au Mondial féminin de football. Les Bleues ont dominé le Maroc 4 à 0 et gagnent donc le droit d’affronter l’Australie pour essayer d’aller en demies. Un match qui s’annonce un peu plus houleux, on peut aussi dire mouvementé, car l’Australie coorganise le tournoi. La rencontre aura donc lieu dans un stade les supporteurs australiens devraient donner de la voix, c’est-à-dire se faire entendre, alors que les supporteurs français, eux, sont bien silencieux, presque désintéressés, même ceux qui suivent la compétition à domicile, dans les quelques bars à diffuser les matchs, comme le regrette Candice Prévost, ancienne joueuse professionnelle :

« Il n’y avait pas beaucoup de monde sur les matchs de poule. Là, ça s’est un petit peu intensifié. On sent que les matchs à élimination directe, c’est maintenant que ça se joue, donc ça commence à se remplir un petit peu, peut-être que ça va en parler davantage. C’est un rendez-vous qui est fin juillet, fin août, il va y avoir d’autres compétitions, là, avec la Coupe du monde de rugby, il y a les jeux qui se préparent… On sent un peu, ouais, un désintérêt de la part un peu de tout le monde finalement. Mais voilà, la Coupe du monde, c’était en 2019 en France et en fait, bon, on a été éliminées rapidement. Tout ça réuni fait que bon, « bisou les filles, on vous aime bien, mais on n’a pas trop envie de vous suivre ». Mais j’aimerais qu’elles aient une réponse sur le terrain, sachant que les autres nations comme les plus grandes nations du football, ont été éliminées. Donc ce qui serait bien, c’est de prendre un peu la place. »

Propos recueillis par Amélie Beaucour.

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