Nouvelle AG de l’Onu dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées -Le 16 septembre 2023 à 18:00

par Michelle Nichols

NATIONS UNIES, 16 septembre (Reuters) – Les dirigeants
mondiaux se réuniront la semaine prochaine à New York pour
participer à l’Assemblée générale des Nations unies, dans un
contexte de tensions géopolitiques exacerbées qui poussent les
grandes puissances mondiales à tenter de s’attirer les faveurs
des nations émergentes.

Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, assistera en
personne à la réunion, alors que la guerre en Ukraine devrait
encore dominer les discussions cette année.

Une attention particulière devrait également être portée aux
pays émergents, alors que les pays occidentaux tentent d’obtenir
leur soutien afin d’isoler la Russie.

De nombreuses réunions de haut niveau porteront sur les
priorités des pays en voie de développement en Afrique, en
Amérique latine et en Asie.

« Cette année, les pays émergents ont dicté le programme », a
déclaré Richard Gowan, directeur Onu du cercle de réflexion
International crisis group.

« Les pays non-occidentaux ont su avantageusement utiliser ce
moment », a-t-il dit. « Je pense qu’ils ont tiré avantage du fait
que les Etats-Unis d’un côté et la Russie de l’autre cherchent à
s’assurer leur soutien. »

DES MILLIARDS POUR LES INFRASTRUCTURES

La guerre en Ukraine n’est toutefois pas la seule raison de
l’intérêt pour les pays émergents.

La Chine a accordé au cours des dix dernières années des
centaines de milliards de dollars de prêts dédiés à la
construction des infrastructures nécessaires aux « Nouvelles
Routes de la soie », le vaste réseau de partenariats économiques
noués par Pékin à travers le monde.

Les Etats-Unis et leurs alliés ont récemment tenté de parer
à l’influence croissante de la Chine en promettant des aides en
matière de développement et de climat.

L’ambassadrice américaine à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield,
a estimé que l’Assemblée générale des Nations unies représentait
une chance pour les petits pays de « présenter leurs priorités »
et qu’elle ne considérait pas la réunion comme « une compétition
entre grandes puissances ».

Son homologue chinois, Zhang Jun, a déclaré à Reuters que
Pékin n’avait « aucune intention de rivaliser avec quiconque » et
que la Chine « (souhaitait) faire plus pour les pays en
développement ».

L’ambassadeur de la Russie à l’Onu, Vassily Nebenzia, a
indiqué à Reuters que Moscou ne « cherchait à ensorceler
personne ».

« Nous ne conditionnerons jamais notre amitié (en demandant à
qui que ce soit) de rentrer dans le rang et de faire ce que nous
voulons, contrairement à certains de nos collègues », a-t-il dit.

ZELENSKY AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

Volodimir Zelensky prendra la parole mardi lors de
l’Assemblée générale et s’exprimera le lendemain devant le
Conseil de sécurité de l’Onu, où siège le ministre russe des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Les diplomates occidentaux souhaitent par ailleurs montrer
que la guerre en Ukraine ne les empêche pas de se concentrer sur
d’autres crises.

Un haut diplomate européen a toutefois prévenu que les
tensions géopolitiques pourraient pousser davantage de pays
émergents à rejoindre le club des BRICS (Brésil, Russie, Chine,
Inde et Afrique du Sud).

Le groupe a invité le mois dernier six pays – l’Argentine,
l’Egypte, l’Iran, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite et les Emirats
arabes unis – à le rejoindre.

Selon un diplomate africain, les Nations unies n’arrivent
pas à « montrer aux jeunes Africains que leur impatience sur le
front de l’emploi peut être résolue par la démocratie et non par
les soldats ».

« Si personne n’est à leur côté, alors les BRICS – et ce
qu’ils proposent – seront attrayants », a-t-il estimé.
(Reportage Michelle Nichols; version française Camille Raynaud)

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