pour rapprocher les gens, elle réalise 1 000 portraits d’habitants du Sud-Gironde

Elle a choisi son côté de l’appareil photo. Cécile Labonne est de celles qui observent. De celles qui racontent aussi. Installée sur une terrasse ensoleillée du centre-ville de Bazas, un café Americano et quelques tirages avec elle, la photographe parle de ses derniers clichés. Pas besoin de remonter très loin, « c’était ce week-end ». L’association La…

Elle a choisi son côté de l’appareil photo. Cécile Labonne est de celles qui observent. De celles qui racontent aussi. Installée sur une terrasse ensoleillée du centre-ville de Bazas, un café Americano et quelques tirages avec elle, la photographe parle de ses derniers clichés. Pas besoin de remonter très loin, « c’était ce week-end ». L’association La Ferme des Lilas organisait un défilé de mode pour les personnes accueillies dans cette structure sociale. Cécile Labonne en a profité pour tirer quelques portraits lors de cet événement. La photographe est attachée aux belles histoires, et n’hésite jamais à immortaliser un regard. Depuis l’année dernière, elle s’est lancée dans une aventure un peu dingue : réaliser 1 000 portraits d’habitants du Sud-Gironde.

Sortir des clichés

« Mille portraits ? Mais non, c’est ultra-facile. » Il y a un peu plus de dix ans, Cécile Labonne rentre d’un voyage d’un an entre l’Amérique du Sud et les États-Unis. Cette native de Franche-Comté cherche un endroit pour venir s’installer, elle mise alors sur le Sud-Gironde. « Ce n’est pas forcément évident d’être photographe en dehors des grandes villes. Mais, sur certains aspects, je me sens plus libre ici. » La voilà désormais à parcourir le Sud-Gironde à la recherche de celles et ceux qui incarnent le mieux le territoire. Des jeunes, des bénévoles, des commerçants, des représentants d’associations… tout le monde en réalité. À la manière d’une sociologue, la photographe réalise un portrait de ce bassin de vie. « On a un problème en Sud-Gironde ; c’est que les gens ont tendance à se mettre des étiquettes dessus. C’est vraiment dommage », réagit la portraitiste.


Jeunes, bénévoles, commerçants, représentants d’associations… tout le monde est représenté dans ce projet.

B. M.

Alors, pour créer du lien, sortir des a priori et donner à voir, Cécile Labonne décompartimente les idées reçues. Un sourire, un trait particulier sur le visage, en regardant ces portraits, on est invité au respect et à l’écoute. « Moi ça me saoule que l’on s’oppose tous. On ne s’écoute plus, on catégorise un jeune de 20 ans, on catégorise un chasseur et on ne va pas plus loin. »

Dans des univers différents, les habitants du Sud-Gironde se mettent en scène pour participer au projet.


Dans des univers différents, les habitants du Sud-Gironde se mettent en scène pour participer au projet.

Cécile Labonne

L’art du portrait

Cécile Labonne aime les gens. « Beaucoup trop », paraît-il. En dépliant les quelques bâches sur lesquelles elle a fait imprimer ces premiers portraits – « pour l’instant j’en suis à un peu plus de 150 » – elle se souvient de chacun de ces moments. Et la photographe a sa technique bien à elle. « Ce sont des autoportraits. Je m’occupe des lumières, des réglages, mais ce sont les personnes photographiées qui déclenchent l’appareil avec une télécommande. »

« Je m’occupe des lumières, des réglages, mais ce sont les personnes photographiées qui déclenchent l’appareil »

Plus de 150 personnes se sont déjà prêtées au jeu de l’autoportrait.


Plus de 150 personnes se sont déjà prêtées au jeu de l’autoportrait.

Cécile Labonne

Pour désacraliser l’exercice, rassurer un peu aussi, et atteindre une autre forme de spontanéité, Cécile Labonne tient à cette technique. « Je ne veux pas être une usurpatrice. Il y a une prise de risque avec le portrait car le sujet est un humain, mais ce sont des rencontres et on doit en faire quelque chose de beau. » En fonction des séries qu’elle réalise, son Nikon D850 reste parfois rangé de longues heures dans son sac à dos. « Les 1 000 portraits seront prêts quand ils seront prêts », s’amuse la photographe. Pas question de brusquer la démarche.

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