Dans la nuit du 14 octobre, Steeve Cassubie, sapeur-pompier, a aidé une femme à accoucher chez elle, sans assistance médicale. Quelques jours plus tard, il retrouvait la jeune maman et son bébé pour un moment chargé d’émotion. Une rencontre qui met en lumière la formation des pompiers face à ce type d’intervention exceptionnelle.
C’est un moment dont ils se souviendront longtemps. Voilà une semaine que Joëlan fait le bonheur de ses proches. Steve Cassubie, pompier professionnel depuis 15 ans, revoit pour la première fois la maman. Dans ses bras, le petit garçon qu’il a aidé à mettre au monde. L’émotion est intacte.
Le 14 octobre dernier, il est environ deux heures du matin quand les premières contractions surprennent Mathilde. Très vite, les choses s’accélèrent. Paralysée par la douleur, il lui est impossible de prendre le volant pour se rendre à la maternité. Elle compose le 18.
Ils m’ont envoyé les pompiers des Abymes qui ont fait très vite. Et une fois arrivés, quand ils ont traversé le couloir, je perdais déjà les eaux. Et du coup, j’ai accouché à mon domicile. Au final, ils étaient venus me récupérer, pour me conduire à l’hôpital et ils se sont retrouvés à m’aider à accoucher dans ma chambre. Franchement, quand il a vu que le col était déjà ouvert, la tête était déjà à l’extérieur, il a fait le nécessaire et tout s’est très bien passé.
Mathilde Caruge, maman de Joëlan
Le sapeur-pompier, lui, se remémore leur arrivée, les minutes qui s’enchaînent et ce moment où il comprend que le bébé n’attendra pas. Pas le temps, il faut agir sans médecin. Juste lui et ses deux jeunes collègues.
« Le bébé est arrivé vraiment très vite. Je crois que vous n’avez poussé que cinq fois… peut-être même moins« , se remémore-t-il en souriant.
« Non, trois seulement ! » lui répond Mathilde, amusée.
« Oui, trois, c’est vrai. Et, le petit était là. »
On s’est occupé du petit. Un petit nettoyage rapide, le couvrir et aussi s’occuper de la maman qui était également fatiguée. En attendant le médecin du SAMU. Donc, on a fait tout ce qu’on pouvait, en tout cas, à notre niveau et ça s’est bien passé. C’est vraiment un sentiment de fierté, une belle journée qui a commencé.
Sergent-chef Steeve Cassubie
Car ces situations, les pompiers y sont préparés. Régulièrement, des sessions spécifiques sont organisées pour apprendre à reconnaître les signes, à sécuriser la mère, à accueillir le bébé dans de bonnes conditions. Et le formateur insiste, chaque geste compte.
On leur montre comment faire face à des situations compliquées, par exemple le cordon autour du cou, le nourrisson qui a des difficultés respiratoires ou bien s’il passe par le siège. Un sapeur-pompier, quelle que soit la situation, doit être capable d’intervenir face à un accouchement inopiné, même quand c’est compliqué.
Adjudant-chef Olivier Quimpert, formateur secourisme du SDIS de Guadeloupe.
Ce n’est pas tous les jours qu’on donne la vie. Le SDIS de Guadeloupe comptabilise moins de dix événements de ce type par an. Ce soir-là, tout s’est bien déroulé. Maman et bébé se portent bien. Et pour Steve Cassubie, cela restera un instant rare, inoubliable.
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