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Parlons-en.
Regardons d’abord le positionnement relatif de chacun. Selon les données de Statistique Canada, en 2024, la valeur combinée des importations et des exportations canadiennes de biens échangés avec les États-Unis a franchi le cap du 1000 milliards de dollars pour une troisième année consécutive.
Les États-Unis étaient la destination de 75,9 % de toutes les exportations du Canada et la source de 62,2 % de l’ensemble des importations du pays. On connaît aussi le degré d’imbrication des chaînes d’approvisionnement et la forte présence des multinationales américaines, le tout étant cimenté par un accord de libre-échange couvrant un très large spectre. Un accord qui, comme on le sait, est une nouvelle fois remis en question par Donald Trump, pourtant principal signataire de la dernière mouture.
Plus au sud, le poids du Mexique n’était que de 1,2 % et 3,7 % respectivement.
Si l’on descend la carte géographique, on entre dans la marginalité avec des poids, pour la quasi-majorité, loin sous le 1 %, tant des exportations que des importations totales du Canada. Cela vaut même pour les gros joueurs que sont le Brésil (0,3 % des exportations ; 1,1 % des importations totales) et l’Argentine (0,1 % et 0,3 %, respectivement).
Qu’est-ce qu’on échange avec eux ? Essentiellement des produits agricoles, de la pêche, alimentaires. Quelques fois des produits énergétiques. Pour le Brésil, on parle surtout de minerais et de produits agricoles. Pour l’Argentine, de machinerie, de matériel et de pièces industrielles pour le gros des exportations ; des produits agricoles, de la pêche et alimentaires pour le gros des importations.
Bref, le Canada et les principaux pays d’Amérique du Sud sont tous deux de grands exportateurs de matières premières et de produits agricoles, ce qui limite l’expansion de l’interaction entre les deux.
Cela dit, il faut relativiser le tout. Ce que l’on appelle les échanges bilatéraux indique tout de même que le Canada maintient des relations commerciales tout au moins actives dans cette région. Outre le Mexique, il a conclu des accords de libre-échange bilatéraux avec six pays de cette région (Chili, Colombie, Costa Rica, Honduras, Panama et Pérou) et a établi des liens commerciaux avec des alliances régionales comme celle du Pacifique et du Mercosur.
Quant au Marché commun du Sud (Mercosur), on parle d’un bloc commercial et d’une union douanière composé de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay représentant un PIB de plus de 3000 milliards de dollars américains (soit à peine 10 % du PIB américain, faut-il préciser) et une population de 282 millions d’habitants. Avec le Canada, le commerce de marchandises s’élevait à 15,9 milliards de dollars canadiens en 2024 — les exportations canadiennes étant évaluées à 3,1 milliards et les importations à 12,8 milliards, selon les données d’Affaires mondiales Canada. À lui seul, le Brésil, principal partenaire du Mercosur, accaparait près de 80 % de ces échanges bilatéraux.
Le Canada et le Mercosur ont entamé des négociations en vue d’un accord de libre-échange en mars 2018. Interrompue en 2020, leur relance a été annoncée par Ottawa en août dernier. Le tout s’inscrivant, faut-il présumer, dans un effort de diversification des marchés en cette ère trumpienne.
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