Robin McKelle, King Krule, Janelle Monae, Léo Ferré…

LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, nous vous proposons cinq disques et deux coffrets appréciés et chroniqués par les critiques de la rubrique musiques du Monde et qui ont été commercialisés au mois de juin. Par ordre chronologique des sorties : l’hommage de la chanteuse de jazz Robin McKelle à Ella Fitzgerald ; un programme Ravel et Mantovani par le Quatuor Voce ; le cinquième album de King Krule ; l’ode au plaisir féminin de la chanteuse Janelle Monae ; la fusion de rythmes, de jazz, de rock et de mélodies embrasées d’ondulations orientales du groupe Yemen Blues ; le regroupement des enregistrements en studio du contrebassiste et compositeur Charles Mingus pour Atlantic dans les années 1970 ; une anthologie consacrée à Léo Ferré couvrant son œuvre de 1948 à 1990.

Le brillant hommage de Robin McKelle à Ella Fitzgerald

La chanteuse Robin McKelle rend hommage à celle qu’elle présente comme « the first lady of song » (la « première dame de la chanson », au sens quasi présidentiel), Ella Fitzgerald (1917-1996), et dont elle a régulièrement mentionné l’influence sur sa pratique. Pour cet Impressions of Ella, Robin McKelle a choisi un traitement en trio. Ses accompagnateurs sont le maître pianiste Kenny Barron, le contrebassiste Peter Washington et le batteur Kenny Washington.

Au programme de cet album, des standards qu’Ella Fitzgerald a régulièrement remis en jeu vocal, Old Devil Moon, How High The Moon, April in Paris… des titres moins évidents, Robbin’s Nest (Ella avec Hank Jones au piano en 1949), Soon. Robin McKelle y brille par son chant tout en courbes, étirement des notes, finesse dans les ruptures rythmiques, un travail sur la nuance, une musicalité constante. S. Si.

« Impressions of Ella », 1 CD Doxie Records-Naïve/Believe.

Ravel et Mantovani mis en majesté par le Quatuor Voce

Pochette de l’album « Poétiques de l’instant II », du Quatuor Voce.

A la différence de la plupart des compositeurs, ce n’est pas à sa griffe, à son empreinte sur la matière sonore, qu’on perçoit la présence de Maurice Ravel dans sa musique mais à son parfum, aux effluves qui s’en dégagent. Le Quatuor Voce – Cécile Roubin et Sarah Dayan, violons, Guillaume Becker, alto et Lydia Shelley, violoncelle – porte magnifiquement le parfum Ravel sur un corps qui frémit jusqu’à l’ivresse dans le Finale étourdissant du Quatuor achevé en 1910. Lui succède une transcription par le harpiste Emmanuel Ceysson pour septuor – le quatuor avec Ceysson, Juliette Hurel, flûte et Rémi Delangle, clarinette – de Ma mère l’Oye si bien tournée qu’on pourrait penser qu’il s’agit d’un inédit de Ravel, prince des transcripteurs.

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