Rugby à XV – Nationale 2. Découverte du rugby en Espagne, le centre de formation de Montpellier, un voyage en Amérique du Sud : la trajectoire atypique de Yann Berthault

Panama, Costa Rica, Pérou, Chili, Colombie, Bolivie, Argentine, Brésil… Pendant cinq mois, l’année dernière après la validation de ses diplômes, Yann Berthault s’est offert avec trois potes un périple de l’autre côté de l’Atlantique. « C’était le bon timing. Le rugby avait toujours dicté nos choix. On voulait voir autre chose. »

Au gré des pérégrinations, le Parisien de naissance a notamment travaillé dans une ferme à faire des fromages de chèvre ou des balades à cheval. Il a même fait des entraînements de rugby dans un petit village en Argentine. « Le dépaysement était total. En même temps, c’était l’objectif. »

Découverte du rugby en Espagne

Si l’expédition a été à la hauteur des attentes du demi de mêlée de l’ASBC, quelques doutes ont traversé son esprit. « J’ai très vite repensé au rugby. J’ai craint d’avoir à regretter ma décision d’être parti. Je me suis demandé si j’allais retrouver un club. » Car le ballon ovale a rythmé sa vie depuis l’âge de 5 ans. « Quand, je suis arrivé en Espagne (Barcelone, ndlr). J’ai découvert le rugby, ça a matché de suite. »

Au point d’avoir envie de faire des détections à l’âge de 15 ans. « J’ai tenté le Montpellier HR. » Une tentative a suffi ! « C’était un rêve. Je pensais que c’était inatteignable. C’est la période de ma vie où j’étais le plus passionné. » Mais après cinq années au sein du club montpelliérain, le rêve d’être pro s’est éloigné. « Je me suis fait à l’idée que je n’avais pas les capacités. Et puis le fait de rentrer dans un moule ne me convenait pas. La performance individuelle primait, c’était au détriment du collectif. Je ne m’y retrouvais pas. »

« Ici, je ne suis pas bridé »

Le franco-espagnol prend alors la direction de Nîmes. « Là, j’ai retrouvé le goût de jouer. La structure et le niveau (Fédérale 1) me correspondaient. » C’est d’ailleurs un ancien Nîmois en l’occurrence Nicolas Alcade, le pilier de l’ ASBC, qui l’ai recommandé à l’intersaison. « Il a cru en mon retour. Il m’a bien vendu ! En tout cas, je suis très reconnaissant car le club m’a ouvert ses portes et donné ma chance. En deux jours, j’avais signé. Son projet et ses valeurs me parlent. Effectivement ça change de Nîmes. Ici, il n’y a pas de superflu. Mais les gens sont investis, ça comble le déficit de moyens. J’aime aussi la symbiose au sein de l’équipe. Il n’y a pas de clan. »

Sur le terrain aussi Yann Berthault a vite fait étalage de sa science du jeu et trouvé sa place. « J’aime cette volonté de faire du jeu et de se déplacer. Ici, je ne suis pas bridé. Avec le groupe, il y a de belles choses à réaliser cette saison. Ça passe par une prise de conscience collective de notre potentiel. »