Rwanda : le pays exprime trois préoccupations au sujet de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC
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Dans un communiqué rendu public dimanche 18 février 2024 par le ministère des Affaires Etrangères, le Rwanda se désole de la prise de position de la communauté internationale et annonce ses mesures sur le plan militaire.
Kigali est souvent accusé de soutenir les rebelles du M23, qui font de nouveau crépiter les balles dans la zone de Saké en République démocratique du Congo.
En effet, plusieurs rapports de l’Onu font état du soutien des rebelles du M23 par le régime de Kigali. Mais celui-ci continue de nier en bloc ces accusations.
De fait, la tension ne fait que croître entre les deux pays qui se renvoient la responsabilité de ce conflit sanglant qui a provoqué le déplacement de milliers de personnes.
Violations des mécanismes régionaux
Dans leur communiqué, les autorités rwandaises dénoncent « l’indifférence de la communauté internationale devant le renforcement militaire considérable de la RDC. »
Selon le document, « la RDC a lancé des opérations de combat massives au Nord-kivu en violation des mécanismes régionaux, qui visent clairement à expulser le M23 et les civils tutsi congolais vers les pays voisins (…) »
Le M23 est un groupe rebelle qui prétend défendre la communauté et accuse le gouvernement congolais de marginaliser les leurs.
Le groupe rebelle qui était parvenu à prendre Saké en 2012 a été chassé de la RDC en 2013. Mais, aujourd’hui, ils ont repris les combats provoquant la panique au sein de la population de cette zone.
Et, selon le Rwanda, « les récentes avancées du M23 découlent directement de la décision de la RDC d’expulser, en décembre 2023, la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est qui supervisait les efforts de cessez-le-feu et le retrait » des rebelles des territoires occupés.
Après des mois de plaintes de Kinshasa concernant l’inefficacité de la force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC), le gouvernement congolais avait déclaré qu’il ne prolongerait pas le mandat de cette force.
La décision de ne pas prolonger le séjour des troupes est intervenue alors que les violences avaient repris dans l’est de la RDC entre le groupe rebelle M23 et les milices progouvernementales.
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Le président du Rwanda, Paul Kagame (à gauche), le président de l’Angola, Joao Lourenco (à droite), et le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi (à droite), posent pour une photo à Luanda, le 6 juillet 2022, alors qu’ils se rencontrent pour des discussions après une recrudescence de la violence dans l’est de la RDC.
Des menaces sur le Rwanda
Selon Kigali, cette « incapacité » des autorités congolaises à protéger les droits de vie de tutsi congolais a exposé toute la région des Grands Lacs à trois décennies de conflit et d’instabilité.
Kigali dénonce par ailleurs les récents discours de haine et de tribalisme qui ne font qu’envenimer la situation.
Par conséquent, les autorités rwandaises s’opposent à toute « nouvelle tentative d’externalisation forcée de ce problème sur son territoire. » Elles estiment que la question du M23 doit être résolue par la RDC.
Dans le communiqué, le Rwanda affirme prendre des mesures contre « l’intention d’envahir le Rwanda et de changer son gouvernement par la force. »
Kigali affirme donc renforcer sa défense aérienne quitte à « réduire les capacités offensives, pour faire face à l’introduction de drones d’attaques chinois CH-4 par la RDC en 2023. »
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Vers midi, les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise selon l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne, ont attaqué la ville de Bambo au mortier, provoquant la fuite de plusieurs milliers d’habitants (octobre 2023).
La prise de position de la communauté internationale
L’armée de la République démocratique du Congo a imputé samedi aux « drones d’attaque de l’armée rwandaise » des tirs à l’aéroport de Goma, dans l’est du pays, théâtre de combats des rebelles du M23 soutenus par Kigali.
Le porte-parole de l’armée du Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Njike, a indiqué dans une vidéo diffusée par le service de communication du gouverneur que les drones ont ciblé des avions des FARDC, mais ceux-ci n’ont pas été touchés tout en précisant que ce sont « plutôt les avions civils qui ont été endommagés. »
Face à l’escalade de la violence, les Etats-Unis, ont dénoncé « les actions du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda et sanctionné par les Etats-Unis et l’ONU, y compris ses incursions dans la ville de Saké », peut-on lire dans le communiqué du 17 février du département d’Etat.
Une déclaration très mal accueillie par Kigali qui parle d’une « image profondément tronquée de la réalité » en parlant du communiqué des autorités américaines.
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