Soupçons de marché truqué à Villejuif : l’audience reportée à décembre, Franck Le Bohellec « serein »

Qui a profité du marché probablement truqué de la halle des sports Colette-Besson à Villejuif ? On en sait un peu plus depuis jeudi matin. Le tribunal correctionnel de Créteil devait ouvrir le procès de cette affaire impliquant notamment l’ancien maire UMP Franck Le Bohellec, le promoteur Demathieu Bard Immobilier (DBI), le directeur général adjoint (DGA) de la mairie de l’époque et l’ex-adjoint aux Sports Michel Monin (LR).

Au total, sept prévenus doivent être jugés. L’audience a été renvoyée aux 11 et 12 décembre car leurs avocats estiment ne pas avoir eu assez de temps pour préparer leur défense. Seul Franck Le Bohellec, par la voix de son avocat, se disait prêt à être jugé dès ce jeudi, s’affichant « serein ».

18000 euros pour un club de golf

L’ancien maire et Michel Monin sont poursuivis notamment pour trafic d’influence passif et favoritisme, l’ancien DGA pour favoritisme, DBI et son directeur Philippe Jung pour trafic d’influence actif. L’architecte de la halle et un chef de projet du promoteur comparaissent également. Chacun aurait joué un rôle dans l’attribution litigieuse en 2014-2015 de ce marché à plusieurs millions d’euros comprenant un gymnase et 150 logements au-dessus, avenue Karl-Marx.

Cette audience écourtée a permis d’éclairer quelques zones d’ombre. La justice soupçonne le promoteur d’avoir obtenu le marché en proposant à ses complices en mairie différents avantages en nature : des places pour assister à des matchs de basket-ball, le financement d’un club de golf à hauteur de 18 000 euros, l’attribution de 41 000 euros de subventions à des associations locales… Des sommes d’argent (environ 7 500 euros) auraient aussi été attribuées à certains.

Le DGA et l’adjoint aux Sports sont accusés d’avoir organisé plusieurs réunions avec le promoteur en 2014 afin d’« établir un cahier des charges orienté vers ce seul promoteur », a expliqué la présidente du tribunal. Cela favorisait d’emblée DBI par rapport aux autres qui tentaient de décrocher le marché durant le « dialogue compétitif » organisé par la ville. Michel Monin aurait été en contact direct avec le directeur général de DBI « à qui il transmettait des informations ignorées des autres candidats ».

Face aux charges qui pèsent sur ces trois derniers profils, l’avocat de Franck Le Bohellec se dit confiant : « Je ne vois pas ce que mon client fait ici, pourquoi il a été renvoyé devant le tribunal, estime maître Philippe Bluteau, constatant que l’ancien maire n’a tiré aucune contrepartie dans l’attribution du marché de la halle des sports. Monsieur Le Bohellec est d’ailleurs le seul à ne pas avoir demandé de renvoi. En décembre, lors du procès, ce ne sera pas sur son cas que le tribunal passera le plus de temps… » L’avocat de l’ancien DGA annonce, de son côté, attendre « l’audience de décembre sereinement et avec impatience ».

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.