Théo Ould, Francis Poulenc, Pierre Blanchard, Stacey Kent, Lol Tolhurst x Budgie x Jacknife Lee, Togo All Stars

Laterna magica

Œuvres de Jean-Philippe Rameau, Jean-Sébastien Bach, Wolfgang Amadeus Mozart, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Enrique Granados, Dimitri Chostakovitch, Régis Campo et Tomas Gubitsch, par Théo Ould (accordéon).

Pour Théo Ould, 25 ans, l’accordéon est un coffre à jouer. Il ne sort pas de son instrument tel ou tel puzzle musical en vue d’une activité ludique, c’est l’accordéon lui-même qui est objet de fantaisie. Par exemple, dans la Laterna Magica de Régis Campo où les notes (répétitives) et les bruits (frottis de boutons, grattage de grille métallique) sont régis par une mécanique de folie. Les autres pages de ce récital à la Franz Liszt (virtuosité et éclectisme) n’emportent pas toutes l’adhésion. Si Jean-Philippe Rameau, Enrique Granados et Piotr Ilitch Tchaïkovski bénéficient d’une relecture personnalisée, Jean-Sébastien Bach ne séduit qu’à moitié (Toccata ciselée mais Chaconne empâtée). Il en va de même pour les créations de Tomas Gubitsch, très musicales mais trop influencées par Astor Piazzolla. Finalement, seul Régis Campo (avec Pagamania ! et Ad Astra) apparaît ici comme le compagnon de jeu idéal de Théo Ould. Pierre Gervasoni

Alpha Classics/Outhere Music.

Litanies à la Vierge noire FP 82. Stabat Mater FP 148. O doulx regard, o parler gracieux de Clément Janequin

Ensemble Aedes, Les Siècles, Marianne Croux (soprano), Louis-Noël Bestion de Camboulas (orgue), Mathieu Romano (direction).

Pochette de l’album du « Stabat Mater », de Francis Poulenc, par l’Ensemble Aedes.

Première œuvre chorale de Poulenc dans sa prime version avec orgue, les Litanies à la Vierge noire séduisent par une écriture singulière, entre archaïsme et modernité. Emmené par l’orgue prophète de Louis-Noël Bestion de Camboulas, le chœur Aedes en livre une version idéale. La chanson a cappella de Clément Janequin O doulx regard, o parler gracieux constitue une passerelle idéale pour aborder la pièce maîtresse que constitue le fameux Stabat Mater écrit par Poulenc à la mémoire de son ami, l’artiste Christian Bérard – sans doute l’une de ses musiques sacrées les plus inspirées. Au crédit de cette interprétation de haut vol, le savant dosage d’un orchestre narratif, dont l’imposant effectif, impressionnant de puissance dans le drame, n’obère en aucune façon une expressivité portée par la clarté, la subtilité et la ferveur unique des voix et des instruments. Dans les deux séquences qui nécessitent une voix soliste – Vidit suum puis Fac ut portem –, la soprano Marianne Croux bouleverse par le recueillement extatique de son souffle. Perfection du chœur, complicité de l’orchestre, l’inspiration du chef Mathieu Romano nous offre l’une des plus belles versions jamais gravées. Marie-Aude Roux

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