Traton, la holding de camions de VW, s’attend à un meilleur bénéfice – l’action chute néanmoins -Le 25 octobre 2023 à 11:39

MUNICH (dpa-AFX) – Après un troisième trimestre correct, Traton, la holding de véhicules utilitaires de VW, s’attend pour l’ensemble de l’année à une meilleure évolution des bénéfices dans les affaires en cours que jusqu’à présent. Toutefois, le carnet de commandes est de plus en plus préoccupant dans un contexte de ralentissement économique, notamment en Europe. Lors d’une conférence téléphonique mercredi, le président du directoire Christian Levin a même qualifié de « non satisfaisante » la réception de commandes de camions électriques. Le joyau de la rentabilité Scania a lui aussi connu des résultats moins bons que ceux attendus par les experts. L’action cotée au SDax a nettement chuté malgré des prévisions annuelles revues à la hausse.

Les analystes s’attendaient déjà à ce que la marge opérationnelle pour cette année se situe dans la moitié supérieure des prévisions revues à la hausse. Les commentaires autour de la situation des activités européennes ont en outre pu peser, a écrit Hemal Bhundia, analyste chez UBS. Le cours de l’action Traton a chuté de quatre pour cent à 17,15 euros en milieu de matinée. Certes, le titre a encore gagné un bon cinquième de sa valeur depuis le début de l’année. Mais entre-temps, le titre valait déjà jusqu’à 21,44 euros au plus haut en mai.

Le résultat d’exploitation corrigé des effets exceptionnels devrait désormais représenter 7,5 à 8,5 pour cent du chiffre d’affaires en 2023, a indiqué le fournisseur de camions et de bus à Munich. Jusqu’à présent, le plan du président du directoire Levin ne prévoyait que 7 à 8 pour cent. Traton est également plus optimiste en ce qui concerne le cash-flow net dans les activités quotidiennes. La direction maintient ses perspectives en matière de ventes et de chiffre d’affaires.

Au cours des neuf premiers mois, Traton et ses marques MAN, Scania, Navistar et VW Truck & Bus (Amérique du Sud) ont vendu 15 pour cent de plus, soit 249 475 véhicules. Le chiffre d’affaires a augmenté d’un cinquième pour atteindre 34,2 milliards d’euros. Le résultat d’exploitation corrigé des effets exceptionnels est passé à 2,93 milliards d’euros, soit plus du double de la valeur de l’année précédente. La marge correspondante s’est élevée à 8,6 pour cent, dépassant ainsi la nouvelle fourchette d’objectifs pour l’ensemble de l’année. Le résultat après impôts revenant aux actionnaires a presque triplé pour atteindre 1,94 milliard d’euros.

Au troisième trimestre, la marque suédoise Scania, qui représente la part Lowen des ventes et des résultats de Traton, a réalisé une marge opérationnelle ajustée de 11,5 pour cent. C’était moins que lors des deux trimestres précédents et moins que ce que les spécialistes avaient prévu, a reconnu Levin. En revanche, la marque allemande MAN, longtemps chroniquement faible et dont les camions de poids moyen sont le plus gros contributeur aux ventes, a pu à nouveau nettement progresser en termes de marge ajustée par rapport à la même période de l’année précédente et a également fait un peu mieux qu’au trimestre précédent. Traton avait lancé un programme de réduction des coûts dans cette division.

En ce qui concerne les entrées de commandes du groupe, le recul s’est poursuivi, les commandes ayant chuté d’un bon quart pour atteindre 189 611 véhicules. Jusqu’à présent, Traton avait surtout fait état d’une prise de commande réservée en raison de l’importance du carnet de commandes. Cela reste valable pour la région Amérique du Nord, a-t-on précisé.

Pour le continent d’origine, le groupe a toutefois parlé plus clairement d’une « normalisation » de la demande. La raison en serait le développement économique incertain ainsi que des conditions de financement plus difficiles. Avec l’acquisition de la marque de camions américaine Navistar, Traton a certes étendu son empreinte sur le marché des poids lourds le plus important au monde, l’Amérique du Nord, mais il a toujours un poids plus important en Europe.

Les commandes de camions électriques ne sont pas encore « satisfaisantes », a déclaré Levin lors d’une conférence téléphonique. Au troisième trimestre, le groupe a reçu 649 commandes de véhicules électriques au total. En outre, le groupe a rencontré des problèmes dans la livraison de cellules de batteries par Northvolt, la participation suédoise de VW.

Traton mise davantage que son rival Daimler Truck sur les camions électriques à batterie pour le transport lourd, tandis que les Souabes s’engagent davantage dans le développement de moteurs à hydrogène pour les longues distances.

« Nos produits sont prêts pour le marché, nos usines sont préparées pour la montée en puissance de l’e-mobilité », a déclaré Levin. « Nous avons maintenant besoin d’un développement rapide de l’infrastructure de recharge et de l’énergie verte – et pour cela du soutien total de l’administration et de la politique »./men/mne/mis