Un dernier hommage au « vrai gentil » Dominique Sassi, le céramiste qui a longtemps travaillé aux côtés de Pablo Picasso

« Je l’ai côtoyé jusqu’à la veille de son décès. Je l’appréciais beaucoup. »

Henri était le plombier de Dominique Sassi, dont les obsèques se sont déroulées ce jeudi 23 octobre en l’église Sainte-Anne-Saint-Martin de Vallauris, non loin de l’atelier Madoura, lieu emblématique de création de Pablo Picasso dans lequel il a longtemps travaillé, et à quelques pas de la statue de L’Homme au mouton, signée de l’artiste espagnol.

Avec son épouse Évelyne, Henri allait parfois prendre l’apéritif chez le décorateur céramiste, près du stade des Eucalyptus. « Il était très gentil et avenant. C’était quelqu’un de très reconnaissant envers la vie qu’il a eue et des 25 années qu’il a passées auprès de Picasso. Nous avions une belle relation et rien que pour cela, c’était important d’être présent aujourd’hui. »

« Figure tutélaire » de la commune, comme l’a rappelé le maire de la cité des Potiers, Kevin Luciano, Dominique Sassi s’est éteint mardi 14 octobre à l’âge de 89 ans.

« Il était un homme extraordinaire et un puits de connaissances »

Tous, ce jeudi, étaient unanimes quant à sa gentillesse et son implication dans la vie culturelle de Vallauris Golfe-Juan, sa ville. Renée Pugi, ancienne première adjointe du maire Alain Gumiel et collaboratrice directe de Dominique Sassi quand ce dernier était adjoint à la Culture, avait du mal à cacher sa peine : « Je suis un peu troublée… On se connaissait depuis plus de 50 ans. Il était un homme extraordinaire et un puits de connaissances. »

Alain, lui, l’avait côtoyé quand il était président de la Maison des enfants de la Sainte-Famille de Cannes qui vient en aide aux jeunes en difficulté. « J’étais le directeur donc on a travaillé ensemble, confie-t-il, des larmes de tendresse dans les yeux. Nous avons continué de nous côtoyer. Nous avions prévu de manger ensemble ces derniers temps mais cela n’a pas pu se faire. C’était un homme bon et tolérant. Et, surtout, quelqu’un de gentil. Un vrai gentil. »

« Proche de la population, pas orgueilleux, très agréable… un être que l’on peut chérir car il manquera à la ville », s’est contenté de lâcher Marcel, un Vallaurien qui passait devant l’église par hasard et qui avait fait l’Algérie avec le céramiste, « même si nous n’étions pas dans le même régiment ».

Entre 200 et 300 personnes se sont déplacés sur le parvis de l’église, avant d’y entrer pour s’y recueillir. « Si tout le monde était comme lui, il y aurait moins de problèmes », soupire un habitant, avant d’aller s’asseoir pour lui rendre un dernier hommage.

À l’intérieur, l’émotion était évidemment plus que palpable, notamment sur les visages de ses proches. De sa fille. « Mon papa, tu es parti mardi dernier [le 14 octobre] et ce n’était pas prévu du tout… (…) Tu me manques énormément. Mais une chose me fait chaud au cœur : tu as retrouvé maman, qui t’a tant manqué. »

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