un divertissement haut en couleur et nuancé

On dit que la lutte est une discipline-spectacle. Cela est d’autant plus vrai quand on remplace les lutteurs par les talentueux artistes circassiens de FLIP Fabrique et qu’on y invite le génie de Robert Lepage.

Avec la complicité du concepteur Nicolas Dostie, le metteur en scène de Québec s’amuse beaucoup avec la vidéo en direct dans cette création. En ralentissant l’image ou en la faisant passer dans un kaléidoscope, les contorsions de Naomi Eddy et les pirouettes de Stéphane Pansa, retransmises sur un écran derrière l’arène, deviennent de véritables œuvres d’art.

Accompagné d’un air de jazz et des savants éclairages de Renaud Pettigrew, Stéphane Pansa est aussi impressionnant sur la corde molle!

Ces visions poétiques sont offertes dans les moments d’accalmie entre les combats de luttes qui opposent des personnages hauts en couleur!

(Caroline Grégoire/Le Soleil)

Il y a Babyface, vêtu du cuir, qui affronte un Strongman dont le costume n’est pas sans évoquer Louis Cyr. Après le combat, cet homme fort offre tout un tour de manège à ses groupies grâce à une barrière de sécurité amovible.

Comme le confirme l’appareil photo rétro utilisé par l’une des admiratrices, les créateurs ont choisi d’ancrer SLAM! dans l’âge d’or de la lutte télévisée. La musique, les accessoires et l’esthétique générale du spectacle nous ramènent au 20e siècle.

Des commentateurs sportifs en complets bleu poudre font d’ailleurs partie des personnages. Leurs voix sont modifiées par des micros. Aucun mot n’est vraiment utilisé dans ce spectacle de 100 minutes où on s’exprime avec le corps et par onomatopées.

Le public du Diamant était peut-être un peu trop sage mardi soir. Par chance, une foule préenregistrée était là pour encourager les spectateurs à huer les méchants.

Ils étaient plus prompts à réagir aux coups reçus par les personnages. Notamment la Pretty Cowgirl dont les contorsions faisaient mal à regarder.

Les costumes de ces personnages hauts en couleur sont des conceptions de Camila Comin.

Tous les coups semblent permis dans ce spectacle de lutte. Les arbitres sont absolument inutiles et, comme les autres personnages qui orbitent autour de l’arène, ils ne sont pas épargnés par les lutteurs et les lutteuses.

Il faut saluer le travail des huit artistes de FLIP Fabrique (Jérémie Arsenault, Fabien Cortes, Maeva Desplat, Naomi Eddy, Jonathan Julien, Stéphane Pansa Cédrik Pineault et Adèle Saint-Martin) qui donnent vie à tous ces personnages!

SLAM! exploite aussi originalement les personnages de la lutte que son environnement. Les cordes servent autant aux funambules qu’à faire rouler des diabolos. Le micro qui pend du plafond permet de suspendre quelques acrobates, alors que le plancher de l’arène se transforme en trampoline.

On a aussi droit à plusieurs numéros de jonglerie avec des items inattendus, comme une quille déguisée en barbe à papa.

Le décor est une conception d’Ariane Sauvé et la musique est signée par Bob & Bill, Stanislas Élie et Jérôme Boiteau du Studio Expression.

(Caroline Grégoire/Le Soleil)

Mixité et nuances

En plus d’avoir réalisé son rêve de mettre en scène un spectacle de lutte, Robert Lepage devait être heureux de constater la mixité du public attiré par cette création mardi soir.

Depuis la fondation du Diamant, le metteur en scène de Québec exprime le souhait de faire de son théâtre un lieu de rencontre entre les différentes disciplines artistiques, mais aussi entre les différents publics.

<em>SLAM!</em> est présenté au Diamant jusqu’au 9 mars.

En mariant le théâtre, le cirque et la lutte, il a fait de SLAM! un divertissement aussi rassembleur qu’original.

Au début de la soirée, on a l’impression que le rythme du spectacle pourrait être plus rapide et qu’on colle un peu trop au réalisme de la lutte, mais on apprend assez rapidement à apprécier les nuances entre les moments exaltants et drôles, puis d’autres plus poétiques et déposés.

SLAM! est présenté au Diamant jusqu’au 9 mars.

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