Quand on parle de Sida, on se téléporte directement dans les années 80. Cet effet saptio-temporel, cette faille traumatique, a laissé des traces pour les adolescents qui s’apprêtaient à entrer dans la vie sexuelle active au mi-temps des années des jeans neiges, d’E.T et de Thriller. Le choc de l’émergence de cette saloperie, castrait les plus intrépides et décourageait les plus timides. Et aujourd’hui ?
Quand est-il du phénomène honnit ? Après la déferlante covidesque qui a pris la première place du podium à l’aune des années 2020, les années sida ne sont-elles plus qu’un vague souvenir dans le magma des calamités actuelles ? Pas sûr. Marie Médus, médecin au SMIT à l’hôpital de Perpignan et principale porte-parole et organisatrice d’Un Max de Bruit Contre le Sida, replace le VIH dans son rythme actuel. Moins faiseur de Une, mais non moins terrible, le VIH est toujours là, menace sourde qui contamine toujours 1,3 million de personnes dans le monde avec 39 millions de porteurs surtout localisés en Afrique. Pour la France, c’est 5 200 nouvelles contaminations par an et 150 000 porteurs dont 30 000 qui s’ignorent et refilent le cadeau empoisonné aux copains-copines.
Une pilule par jour
Un peu de légèreté, c’est ce que propose depuis 9 ans Un Max de Bruit. Un festival atypique, réunissant toute une flopée d’acteurs concernés par la cause et affiliés à ce que l’on peut appeler un mouvement qui a pris corps dans le militantisme des années 90. Cette démocratie sanitaire, comme nous l’explique Marie Médus, a émergé avec le VIH, concept qui met au centre du processus de guérison, les principaux concernés tout en ébranlant le sacro-saint piédestal du médecin. Une radicalité revendicative qui a fait bouger les lignes, avec les actions coups de poing d’Act Up dans les années 90, et par voie de conséquence a éclairé les problèmes des communautés LGBT. On se souvient de cette époque valétudinaire où l’ostracisme régnant poussés par Lepen et ses vide-goussets, mettait aux piloris les malades du sida. Aujourd’hui, les progrès en trithérapie permettent de vivre une existence normale avec le VIH en avalant une pilule par jour. Les traitements préventifs (Pre-Exposure Prophilaxis) pour les groupes à risques (hétéros multipartenaires et homosexuels sans préservatifs) font de même nettement baisser la tendance des nouvelles contaminations.
Alors, pour un soir, le 8 décembre à partir de 19 h 00 à la Casa Musicale, et dans la continuité du 1er décembre, journée mondiale contre le VIH, faisons la fête tous ensemble, comme disent les manifestants cégétistes aguerris.

Les fées militantes
Un Max de Bruit, gratuit et pour tout le monde, avec trois groupes programmés par le maître de séance Laurent Allart : Modwheel (pop), Iapé Afrobeat, et l’Avant-Garde (rock garage) tous, venant du coin. L’ensemble vocal Melting Potes, ouvrira la soirée, tandis que deux intermèdes, entre les changements de plateau seront assurés par le Hip-Hop de la Casa et le Jet Cabaret.
Une expo photo sera projetée en continu sur la marche des fiertés à Perpignan et sur l’association de Marseille « Encore Heureuse », montrant le quotidien difficile des femmes atteintes par le VIH. Dans les 14 associations présentes sur le site, on peut citer « Les Fées Militantes » qui justement aident à alléger les jours délicats des femmes les plus vulnérables. La recette de la buvette, qu’elles tiennent avec enthousiasme lors de la soirée, leur est d’ailleurs complètement allouée. Alors lâchez-vous !

Salle bruyante et enfiévrée
Du Planning Familial à Welcome 66, de la Cimade à Aides, du Refuge à LGBT66, à la Maison de vie du Roussillon, SOS Homophobie, le MRAP… Les stands seront actifs dans la salle bruyante et enfiévrée où la chaleur humaine n’est pas un vain concept.
Ces associations, comme le précise Marie, sont le réseau VIH historique et soutiennent les patients, prenant une part intégrante au processus de guérison. Les partenaires, comme l’hôpital de Perpignan, la Casa Musicale, le Département et Corevih soutiennent cette soirée unique en son genre autour de cette cause fondamentale. Ça vous tente ?
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