La question de «l’évolution du rapport collectif aux territoires et aux écosystèmes», en particulier, a animé les explorations des dramaturges et comédiens qui s’apprêtent à se réunir sur les planches de diverses scènes (le Centre national des arts, La Nouvelle Scène, l’Université d’Ottawa, ou la Cour des arts) voire en extérieur (sur les berges du Musée canadien de l’histoire), pour célébrer et faire rayonner le théâtre franco-canadien.
Au menu de cette 10e édition de la biennale : neuf spectacles inédits, six œuvres «en chantier» et une poignée d’activités gratuites d’accès.
«Même si l’avenir reste à être tracé, une chose est certaine, la création se porte très bien ici. Il y a de quoi faire dix éditions encore!» se réjouit le directeur artistique des Zones Théâtrales, Gilles Poulin-Denis, qui promet des spectacles susceptibles de «nourrir nos imaginaires» autant que «nos souvenirs».
Les Zones Théâtrales s’ouvriront avec la première mondiale de On marronne ? (Si ça te dit, viens». Cette pièce sylvestre est le fruit de créateurs autochtones (Tomson Highway en signe la dramaturgie; les environnements sonores sont à porter au crédit de Marie-Josée Dandeneau) qui se sont emparés d’un texte de l’auteur togolais Gustave Akakpo. Le trio, lit-on, s’est interrogé sur «l’histoire à corriger et le futur à inventer» ainsi que la résilience et le territoire.
On marronne? sera présentée au Studio Azrieli (CNA) les 11 et 12 septembre. La pièce est appelée à voyager, le temps d’une tournée passant par Winnipeg, Limoges (en France), Kourou (en Guyane française) et Ziguinchor (au Sénégal).
On pourra ensuite assister à La conquête du béluga, spectacle présenté au coucher du soleil, les 14 et 15 septembre, le long des berges de la rivière des Outaouais (entre le Musée canadien de l’histoire et le Parlement d’Ottawa). Cette production du Théâtre À tour de rôle, s’annonce comme une «œuvre écologique doucement revendicatrice» à travers laquelle son autrice, l’artiste multidisciplinaire Maryse Goudreau, invite « à changer notre regard sur le vivant.
En complément à sa pièce, Mme Goudreau propose au grand public de découvrir – gratuitement – l’installation Dans le ventre de la baleine. Il s’agit d’une expérience sonore et tactile immersive permettant de plonger au cœur d’une pouponnière de bélugas. Cette installation est présentée en continu au Club SAW du 13 au 15 septembre, tout comme une autre installation (gratuite, elle aussi) offerte dans les cadre des Zones Théâtrales, intitulée J’appelle chez nous. Celle-ci est une création de l’artiste québécois aux racines inuites Geronimo Inutiq.
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De leur côté, les pièces Durant des années (les 12 et 13 septembre) et Bouée (les 15 et 16 septembre) préfèrent recourir aux nouvelles technologies afin de tenter de «redéfinir les paramètres de la créativité».
Durant des années, une co-création des théâtres du Trillium et de la Catapulte, le fait en s’appuyant les codes des séries balado true crime et sur «une scénographie interactive générée par intelligence artificielle».
Avec Bouée, la compagnie acadienne Satellite Théâtre s’est donné d’ambitieux moyens technologiques afin de s’offrir une facture visuelle digne d’un récit de science-fiction, ce à grand renfort de «trucages» et de «modèles réduits». Mi-voyage existentiel, mi-dérive interstellaire, Bouée se présente comme une comète au milieu de l’absurdité. On y verra Katrine Noël, du groupe Hay Babie.
Toutes deux sont à découvrir à La Nouvelle Scène.
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À l’opposé, la pièce Crawlspace entend «nous ramener les pieds sur terre» avec une «histoire d’horreur» : celle du secteur immobilier de Toronto, dont le portrait se dessine à travers les mésaventure d’une personne qui vient d’emménager dans son nouveau foyer, et qui va aller de (mauvaises) surprise en surprise. Un portrait «drôle et absurde à en pleurer» à voir les 12 et 13 septembre, au Studio Léonard-Beaulne de l’Ud’O.
Les Zone Théâtrales accueilleront également la première de Murs, un thriller post-apocalyptique» et post-pandémie signé Créations In Vivo, dans lequel en frère et une sœur entament un périlleux voyage à la recherche de leur père (les 13 et 14 septembre, à la Salle académique de l’Ud’O).
La pièce Michel(le), un solo autobiographique au fil duquel Michel(le) de Joey Lespérence creuse ses souvenirs de drag-queen en se questionnant sur les genres et «les rôles que la société nous impose», sera présentée en première mondiale les 12 et 13 septembre au Théâtre de la Cour des arts.
Dans Ainsi passe la chair, le spectateur se coiffera d’un casque d’écoute pour suivre la conversation fictive entre la comédienne Sara Moisan et son père, dont la voix, conservée sur de vieux enregistrements, résonne depuis l’au-delà. La comédienne y sonde «notre rapport à la mort et à la création» (au Studio Léonard-Beaulne de l’Ud’O du 14 au 16 septembre).
L’univers poétique de Gabrielle Roy s’invitera aux Zones Théâtrales grâce à Marie-Ève Fontaine, qui s’est inspirée du texte Cet été qui chantait, de l’autrice franco-manitobaine, pour proposer un «voyage sensoriel» où se mêlent performance, marionnettes, théâtre d’ombre et d’objet. Sa création cible les enfants de 8 à 11 ans (les 15 et 16 septembre au LabO de l’Université d’Ottawa).
Les Zones Théâtrales sont aussi l’occasion de proposer une poignée d’œuvres «en chantier». Si leur gestation n’est pas considérée complètement aboutie, ces «laboratoires» permettent néanmoins d’offrir des espaces de discussions fertiles avec le public (et d’éventuels diffuseurs venus en mode prospection).
C’est notamment le cas de trois productions locales, cette année : Créatures de la compagnie L’eau du bain (Chelsea); Vivances de Guillaume Saindon (Ottawa); et Quel dernier grand conflit pour satisfaire la haine entre les humains, de Guy Régis Jr (pièce associée à Ottawa, Port-Au-Prince et Toronto).
Diverses activités de réseautage, destinées aux professionnels du milieu, sont aussi au menu.
Au-delà du théâtre (et des installations libres d’accès mentionnées ci-haut), les Zones convient le grand public à divers événements de type apéros, soirées festives, ainsi qu’un cabaret littéraire et un cabaret drag animé par les «flamboyantes» Chiquita Mére, Sami Landri et Ruby Foxglove.
Regroupées sous l’appellation Zones Pop, ces activités sont détaillées sur le site Internet du CNA.
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Renseignements et billets : Zones Théâtrales
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