une Chinoise mise en examen et écrouée

Une Chinoise a été mise en examen et placée en détention provisoire pour le vol en bande organisée de pépites d’or au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, a annoncé mardi la procureure de Paris. Parmi les pépites se trouvait la première découverte en Guyane française, au XIXᵉ siècle.

Rebondissement dans l’affaire des pépites d’or dérobées au Muséum national d’histoire naturelle à Paris il y a un peu plus d’un mois. La procureure de Paris Laure Beccuau a révélé dans un communiqué ce mardi qu’une Chinoise de 24 ans a été placée en détention provisoire pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs.

Mise en examen le 13 octobre, la jeune femme avait été « remise le jour même par les autorités espagnoles, qui l’avaient interpellée à Barcelone le 30 septembre en exécution d’un mandat d’arrêt européen« , a précisé la procureure.

Les faits se sont produits le 16 septembre au matin, un peu plus d’un mois avant le spectaculaire vol de joyaux au Louvre survenu dimanche 19 octobre.

Alerté par une employée de ménage de la présence de débris, un conservateur du muséum avait constaté la disparition de pépites d’or habituellement exposées, a rappelé Laure Beccuau.

Parmi elles : « des pépites originaires de Bolivie léguée à l’Académie des sciences au XVIIIe siècle ; de l’Oural, offerte par le tsar Nicolas 1ᵉʳ de Russie en 1833 au muséum ; de Californie découverte au moment de la Ruée vers l’or dans la seconde moitié du XIXe siècle » et « une pépite d’or de plus de 5 kg originaire d’Australie découverte en 1990« , a-t-elle détaillé.

Se trouvait également la première pépite découverte en Guyane française, au milieu du XIXᵉ siècle, selon le directeur de l’établissement, Emmanuel Skoulios, interrogé par Franceinfo juste après le vol.

En Guyane, l’exploitation aurifère a été à son apogée entre les années 1850 et le début du XXᵉ siècle. De l’or a d’abord été découvert sur la crique Arataye, une rivière au cœur de la forêt guyanaise. Les recherches se sont ensuite étendues aux affluents et autres fleuves du territoire. La première pépite trouvée était donc conservée au Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Avant d’être dérobée.

Le poids de ces pièces était estimé à près de 6 kg, a précisé Laure Beccuau, avec un préjudice financier évalué à 1,5 million d’euros, correspondant à la valeur de l’or natif, supérieure à l’or métal. En outre, 50.000 euros de préjudice matériel lié aux dégâts matériels s’ajoutent à ce décompte. « La valeur historique et scientifique de ces pièces a quant à elle été jugée inestimable« , a souligné la procureure de Paris.


La galerie de Géologie et Minéralogie du Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris. Photo d’illustration.


Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) ont constaté que deux portes avaient été découpées à la disqueuse. Au sein de la galerie de minéralogie, la vitrine abritant les pépites avait été brisée avec un chalumeau, retrouvé à proximité. Avaient aussi été découverts sur place une disqueuse, un tournevis et trois bonbonnes de gaz servant à alimenter un chalumeau ainsi que des scies.

L’exploitation des vidéosurveillances a montré qu’une personne seule était entrée par effraction dans le musée peu après 1h du matin, pour en ressortir vers 4h après avoir longuement surveillé les alentours, a expliqué Laure Beccuau.

Les investigations téléphoniques ont démontré que cette personne avait quitté la France dès le 16 septembre et s’apprêtait à regagner la Chine. Au moment de son interpellation, elle a tenté de se débarrasser de morceaux d’or fondu, d’un poids de près d’1 kg. L’enquête se poursuit pour rechercher ce qu’il est advenu des objets volés, et sur d’éventuels complices.


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