Violences systémiques et assimilation forcée : que s’est-il passé dans les pensionnats amérindiens en Guyane ?

L’interdiction des langues et cultures autochtones

La stratégie de l’État était d’assimiler ces enfants amérindiens en interdisant tous les usages et règles de vie autochtones, à commencer par la pratique de leur langue maternelle. « C’était interdit et il y avait un climat de peur. Je pense à une ancienne pensionnaire, elle m’a expliqué qu’une religieuse lui a tiré les cheveux après l’avoir surprise à parler sa langue maternelle », raconte Hélène Ferrarini. 

D’anciens pensionnaires s’estiment victimes de l’effacement de leur identité culturelle. Pour eux, ce traumatisme perdure encore aujourd’hui.

Des violences de différentes natures

Jean-Pierre Massias, professeur de droit et directeur de l’Institut francophone pour la justice et la démocratie (IFJD) a lui aussi mené une enquête sur place. Les conclusions ont été dévoilées en février dernier à l’Assemblée nationale. « Indubitablement, un certain nombre de violences ont été commises dans ces internats. Des violences politiques dans la mesure où les Indiens ont été forcés d’intégrer ces pensionnats. Des violences culturelles, des violences physiques aussi avec des méthodes éducatives dures et puis nous avons identifiés des cas de violences sexuelles ». 

La solution d’une commission « vérité et réconciliation »

Le rapport de IFJD préconise donc la mise en place d’une commission « vérité et réconciliation » pour faire toute la lumière sur ces pensionnats.  « Je n’ai pas envisagé cette enquête en mode accusatoire, mais comme un signal d’alarme », souligne Jean-Pierre Massias.

Cette demande est soutenue par des personnalités, comme Jean-Marc Sauvé, l’ancien président de la Ciase et des élus nationaux ou locaux dont fait partie le député de Guyane, Jean-Victor Castor : « si tout le monde joue le jeu en posant les choses de façons très factuelles. On peut rentrer dans des processus, non pas de réparation, ou de guérison, mais des processus importants pour l’histoire même du pays et repartir sur des nouvelles bases. » 

Les partisans d’une telle commission estiment que cet outil a fait ses preuves dans d’autres pays ou des populations autochtones ont été victimes d’assimilation forcée comme en Australie, Canada ou Norvège.

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