Vivaldi, Chelleri et Ristori, Ravel, Robin McKelle, Thomas Enhco et Stéphane Kerecki, Janelle Monae, King Krule, Nils Okland et Sigbjorn Apeland
- Vivaldi, Chelleri, Ristori
Teatro Sant’Angelo
Adèle Charvet (mezzo-soprano), Le Consort, Justin Taylor (clavecin), Théotime Langlois de Swarte (violon et direction).
La mezzo-soprano Adèle Charvet a participé à l’élaboration de ce programme en forme de florilège d’airs créés au Teatro Sant’Angelo à Venise, où officiaient notamment Vivaldi ainsi que deux de ses émules, Fortunato Chelleri et Giovanni Alberto Ristori. Airs de bravoure et de lamentations permettent à Adèle Charvet de montrer l’étendue de ses talents vocaux à l’aune d’une musicalité généreuse et solaire. Tessiture longue, virtuosité impressionnante et vifs ornements, la chanteuse ne fait qu’une bouchée des airs de fureur tandis que la flamme de sa voix chaude, au médium cuivré, au grave profond, s’emploie à soutenir la phrase musicale dans une expressivité charmeuse. Ardeur, sincérité, délicatesse, la jeune Française dispose d’une large palette expressive propre à galvaniser un jeu belcantiste de haut vol. Complice, l’âme sœur du violon de Théotime Langlois de Swarte à la tête d’un Consort amoureux de sa chanteuse. Marie-Aude Roux
1 CD Alpha/Outhere Music.
- Maurice Ravel
L’Heure espagnole. Bolero
Isabelle Druet (mezzo-soprano), Julien Behr (ténor), Loïc Félix (ténor), Thomas Dolié (baryton), Jean Teitgen (basse), Les Siècles, François-Xavier Roth (direction).
Bien que L’Heure espagnole occupe la plus grande partie de ce disque, ce n’est pas l’enregistrement du modeste mais savoureux opéra-comique de Maurice Ravel qui en constitue l’attrait principal. Pourtant, son interprétation est des plus engageantes. Sur le plan vocal, avec une tête de distribution (Isabelle Druet, joliment théâtrale) capable de donner le tournis et sur le plan orchestral, avec des alliages de couleur d’une rare subtilité. Plus qu’un complément de programme « hispanisant », c’est le fameux Bolero qui apparaît comme la pièce maîtresse de l’album avec une exécution fondée sur la nouvelle édition critique de l’œuvre. Ainsi instruit des véritables intentions du compositeur, on pourrait dire que François-Xavier Roth remet les pendules à l’heure. D’abord, par un tempo relativement élevé mais surtout par le recours aux instruments d’origine. Un tambour (et non une caisse claire), qui amorce le pas cadencé très militaire, puis un sarrusophone (et non un basson) qui énonce le second thème, jazzy, avant l’arrivée des saxophones et même des castagnettes, jamais entendues jusque-là, dans le final endiablé de la partition qui, sous la direction magistrale de François-Xavier Roth prend tout son sens de défi au temps et à l’espace de l’orchestre symphonique. Pierre Gervasoni
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