Will Jordan, l’intermittent qui fait le spectacle pour la Nouvelle-Zélande

Du haut de son mètre quatre-vingt-huit, Will Jordan n’attire pas spontanément les regards sur un terrain de rugby. Il fait partie des quelques joueurs néo-zélandais n’ayant pas les bras bardés de tatouages maoris et vous ne le remarquerez probablement pas au cœur du haka précédant chaque match des All Blacks. Mais une fois la danse guerrière terminée et le coup d’envoi donné, l’ailier de 25 ans passe soudainement sous les feux des projecteurs. Car Will Jordan se distingue dans un autre registre : en marquant des essais.

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Que ce soit acrobatiquement contre l’Italie, à la conclusion d’une série de passes comme face à l’Uruguay ou après une course solitaire en quarts de finale contre l’Irlande, il termine toujours au même endroit : dans l’en-but adverse. Depuis le début de la Coupe du monde, la star néo-zélandaise a déjà aplati à cinq reprises. Vendredi 20 octobre, lors de la demi-finale face à l’Argentine au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a l’occasion de faire grossir son compteur et de revenir à hauteur du Français Damian Penaud, actuel meilleur marqueur du tournoi avec six réalisations.

Will Jordan n’a pas attendu la saison de la Coupe du monde pour entamer sa moisson. Depuis le début de sa carrière sous le maillot des All Blacks, il enchaîne les essais à un rythme effréné et en compte déjà 28 en 29 sélections. Il s’était notamment distingué un soir de juillet 2021 en passant cinq fois la ligne contre les Tonga, pour sa première titularisation.

« On l’appelle la Ferrari, il est tellement rapide, décrit au Monde son compatriote, le centre Anton Lienert-Brown, rencontré lors d’un événement organisé par Adidas. Il comprend des choses sur le terrain que beaucoup ne peuvent pas. » Son équipier Jordie Barrett abonde : « Il est incroyable, c’est cool de l’avoir de retour avec nous et en bonne santé. »

Souvent resté en loges

Car si Will Jordan rayonne au Mondial, il a dû prendre son mal en patience en manquant huit mois de compétition avant la grand-messe de l’Ovalie. La faute à un problème à l’oreille interne, lui provoquant des migraines. Il en avait déjà souffert en 2018, et à l’époque, déjà, était resté éloigné des terrains pendant huit mois. « Au début, c’était difficile à diagnostiquer. J’avais des problèmes de cou et finalement, (…) c’est un problème d’oreille interne qui me causait des troubles de l’équilibre et de la vision », a expliqué le principal intéressé, en amont de la compétition.

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Résultat, l’artiste est souvent resté en loges. Et même depuis son retour, le sélectionneur, Ian Foster, s’évertue à le faire entrer sur scène uniquement quand il a besoin d’un tour de magie. Lors du dernier Rugby Championship – compétition annuelle mettant aux prises l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Argentine et la Nouvelle-Zélande –, Ian Foster avait décidé de se passer de lui contre les Pumas, « par mesure de précaution », pour lui éviter le déplacement en Amérique du Sud. « L’une des choses que nous ne voulions pas lui faire subir, c’était de nombreux voyages à l’étranger », a expliqué le coach.

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